E-learning et formation ouverte et à distance en RDC: un bateau accosté à l’université de Kinshasa…attendant passagers

4 novembre 2013

E-learning et formation ouverte et à distance en RDC: un bateau accosté à l’université de Kinshasa…attendant passagers

2er articlemondo

Potentiel des TIC faiblement exploité par les enseignants de l’Université de Kinshsasa

RDC : un pays riche, aux potentialités immenses

Tous les livres ou presque de géographie africaine  décrivent la République démocratique du Congo (RDC) comme un vaste pays et un réservoir d’immenses richesses naturelles de tous ordres. Les estimations les plus récentes de certaines sources autorisées, situent  sa population actuelle autour de 70 millions d’habitants dont 60 % habitent en milieu rural et 48 % ont moins de 15 ans. Si beaucoup des Congolais ressentent dans ces indicateurs une fierté nationale, ils ne comprennent hélas pas que les mêmes livres rangent cette population parmi les plus pauvres du monde. D’aucun pensent même que  la grandeur et les énormes richesses naturelles que regorge ce pays constituent un handicap pour son développement car objet de diverses convoitises à l’origine de nombreuses guerres civiles qui, à ce jour, retardent  le décollage de la RDC. Cet alibi ne devrait cependant pas absoudre les accusations de mauvaise gouvernance que de manière récurrente, le peuple congolais porte à la classe politique qui a régenté ce pays depuis  son indépendance en 1960.

RDC : un panorama  désolant du système éducatif

Tel est le grief de mauvaise gestion du système éducatif congolais historiquement longtemps négligé par presque tous les décideurs politiques qui se sont succédé à la tête de ce pays. S’agissant des tendances-clé actuelles de ce système, les observateurs présentent et décrivent, en effet, de manière récurrente, un panorama préoccupant de l’espace éducatif congolais traversé par des crises multiformes et caractérisé notamment par des infrastructures éducatives obsolètes, des classes pléthoriques, un déficit et un vieillissement du corps enseignant, une insuffisance des ressources documentaires et didactiques, un taux d’échec et une déperdition scolaire élevée et une explosion de la demande de formation. La désolation de la situation de l’enseignement est décrite à tous les niveaux : primaire, secondaire et universitaire. Et pourtant l’impératif d’assurer une éducation minimale et de bonne qualité à une population essentiellement jeune est fondamental car cette nouvelle génération est le vivier des futures ressources humaines nécessaires à la reconstruction et au développement de la RDC de demain.

RDC : le recours aux TIC dans l’enseignement une alternative révolutionnaire

Face à la dégradation, la vétusté et le délabrement continu des infrastructures et un fonctionnement dans des conditions de sureffectifs, surtout dans le supérieur, et autres maux relevés ci-dessus qui ne permettent pas de fournir une formation de qualité, beaucoup pensent aux bénéfices que le système éducatif congolais pourrait engranger en intégrant les technologies de l’information et de la communication dans son développement. Grâce à cette intégration une (r)évolution et une (re)dynamisation de cet important secteur du développement du pays sont possibles. A voir les multiples plans de désenclavement numérique des universités congolaises, actuellement projetés au travers des projets comme UniversiTICeb@le, Backbone de l’Unikin, etc.., il y a lieu de penser qu’une conscience semble naître qui considère désormais que les TIC demeurent une bonne opportunité pour améliorer la formation universitaire et la recherche dans la sphère universitaire congolaise.

RDC : un potentiel des TIC, hélas,  faiblement exploité par les enseignants

Force est malheureusement de constater que la mise en œuvre de tous ces projets souffre encore de plusieurs écueils et pesanteurs. Rien ne semble, en effet, expliquer le peu d’intérêt des enseignants des universités congolaises à donner un contenu à toute cette tuyauterie numérique naissante. La majorité d’entre eux, formée pour façonner ce contenu numérique e-learning, même quand elle dispose des infrastructures appropriées, abandonne. Le constat fait à l’Université de Kinshasa, par un groupe des chercheurs en technologies de l’information et de la communication pour l’enseignement (TICE), du réseau res@tice, en mission en RDC est éloquent. Face aux performances négligées et à la sous-utilisation des ressources liées à l’exploitation de l’infrastructure numérique de l’UNIKIN pour le développement de la mise en ligne des cours et/ou de la formation ouverte et à distance, le groupe est resté pantois : « on pourrait penser à un bateau prêt à servir, [mais] qui manque de passagers ». Il est donc, in fine, temps de rappeler aux pairs enseignants d’université, à comprendre qu’il ne sera pas possible de faire de la recherche, d’enseigner et/ou d’innover en République démocratique du Congo, comme l’exigent déjà les normes du 21ème siècle, sans l’intégration pédagogique des TIC dans le secteur de l’enseignement supérieur congolais.

 

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Commentaires

Jean Denis NSAKALA
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jolie reflexion et analyse, je suis intéressé à votre article. Mais seulement, il n ' y a pas assez de visibilité des formations à distance organisées par l'UNIKIN