La fracture générationnelle dans les usages des TIC et le nécessaire flirt entre le digital et l’enseignement
Elles sont nombreuses aujourd’hui, les études et les théories qui rapprochent les usages des technologies de l’information et de la communication à la tranche d’âge des consommateurs de ces technologies. Dans les parages des écrits de nombre des sociologues qui décrivent les stéréotypes de la fracture générationnelle des ces usages, il devient amusant de décrypter cette fracture générationnelle dans le contexte de l’intégration des TIC à l’enseignement.
Age et usage des TIC
L’approche générationnelle que portent certains sociologues sur les usages des TIC distingue aujourd’hui trois générations, souvent identifiées aux trois dernières lettres de l’alphabet : X, Y et Z, pour désigner et stratifier les comportements informationnels liés aux usages des technologies de l’information chez les natifs des années 1960 à 2000. Tout en se demandant, légitimement, pourquoi ces sociologues se sont ainsi servis de ces trois dernières lettres de la fin de l’alphabet pour décrire ce fait de société. On relève que dans la plupart de leurs études, ils nous proposent les différents clichés ci-après des usages des TIC de ces trois générations:
De la génération X et des baby-boomers
La génération X identifie plus précisément, les natifs entre les années 1965 et le milieu des années 80. Une génération marquée par le choc de la révolution technologique, mais qui ne se sert que peu des ordinateurs, hormis pour des usages utilitaires : quelques postes de bureau. Formés notamment des enfants des « baby-boomers », les natifs des années 1945 à 1965, ne seraient ainsi, du point de vue des usages des TIC, que des immigrants numériques qui n’ont appris à utiliser ces technologies que sous la contrainte du monde professionnel et de l’environnement social. La vidéo ci-dessous, semble bien décrire les caractéristiques des usages informationnels des acteurs de la génération X :
De la génération Y
La génération Y désigne, quant à elle, les personnes nées entre 1980 et 1999. Sur le qualificatif de « Y », accolé à cette génération, les uns l’attribuent à la forme du fil des baladeurs numériques qu’arborent les adolescents de cette génération sur leur buste. Même si, de manière parfois caricaturale, d’aucuns voudraient falsifier l’image de cette génération, en la réduisant à la taille indécemment trop basse des jeans portés par certains contemporains de cette génération. D’autres, enfin, voient dans cette dénomination un lien direct avec la phonétique anglaise de la lettre Y, identique à celle du mot « Why » (pourquoi), ressenti souvent comme mot et question favorite et emblématique des individus de cette génération. A la différence des immigrants numériques des baby-boomers, les protagonistes de la génération Y, ont grandi avec l’ère de l’infor-mation, de l’Internet, de l’ordinateur, du jeu vidéo, etc. D’où le terme de « digital natives », dont la paternité est attribuée à l’auteur américain Marc Prensky, pour désigner, les « natifs numériques » de la génération Y qui font des outils technologiques leur lot quotidien comme semblent le décrire les images de la vidéo ci-après :
De la génération Z
La génération Z est celle qui accompagne une évolution sociologique des natifs constatés à partir des années 2000. Par rapport aux TIC, elle est décrite comme une génération hyper et sur-connectée. La génération Z vit dans une nouvelle temporalité et a développé un nouveau rapport de l’homme à la machine.
Les natifs de génération Z naissent et vivent avec Internet. Ils ont une maîtrise souvent parfaite des outils informatiques que sont les ordinateurs, les GPS ou les téléphones portables, les smartphones… C’est la génération des infos en ligne, des blogs, des sites de partage de vidéos… Bref une jeunesse de réseaux dont les membres ne conçoivent que péniblement l’existence hors de l’influence de la panoplie des divers outils technologiques de communication charriés par l’évolution technologique comme semble l’attester les images des vidéos qui suivent :
Un décryptage de la fracture générationnelle des usages des TIC dans le contexte pédagogique
Des études sérieuses restent à faire qui, à coup sûr, permettront de mieux décrypter l’existence d’une fracture générationnelle et des conséquences des usages des TIC dans le contexte de l’enseignement. Pour l’heure, en découvrant le croquis, ci-contre, je ne peux, avec un peu d’amusement, peut-être, m’interdire de penser que demain, cette fracture risque d’inverser totalement les rôles dans l’enseignement. Que les éternels étourdis, faute d’une adaptation nécessaire, risquent une exclusion objective de ce noble métier, dont les multiples facettes sont en train de basculer dans le nouveau paradigme inéluctablement charrié par l’intégration des TIC à nos systèmes d’enseignement. Un paradigme désormais mieux façonné en fonction de la génération Z dont nous ne pouvons plus indéfiniment conserver les anciennes méthodes d’enseignement. Ceci est certainement valable même dans notre contexte africain de l’éducation en dépit de ses faiblesses conjoncturelles actuelles d’intégration pédagogique des TIC.
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