Une intéressante diversité de « sons de cloche » chez les mondoblogueurs
Je viens de terminer la lecture de quatre nouveaux billets sur la plateforme Mondoblog. Il me fallait les lire, ces billets, pour réaliser la grande richesse de la langue française. Celle-ci est pleine de nombreuses locutions dont les tournures d’usage et la variété de sens sont intéressantes. Il en est ainsi de la locution son de cloche dont l’usage est particulièrement pertinent lorsqu’il peut charrier et entretenir une sorte de paradoxe de sens.
Au départ, la cloche désigne un objet rangé dans la famille des instruments de percussion. Lorsqu’on le percute, il produit et émet donc un son. Dans la langue française, le mot « cloche » présente ou est associé à de nombreuses expressions. Par exemple, Être cloche, signifie : être stupide, bête. Se faire sonner les cloches, c’est se faire violemment réprimander. Sauter à cloche-pied, c’est sauter sur un seul pied. Quand on dit : il y a quelque chose qui cloche, on manifeste simplement que quelque chose ne va pas, quelque chose n’est pas normal. De même, l’expression avoir le même son de cloche exprime généralement le fait d’avoir le même avis, la même opinion sur un sujet. Et quand on entend un autre son de cloche, c’est qu’on entend un autre point de vue. Etc..
Les dernières variantes de cette expression ont focalisé mon attention dans l’usage et le sens qui leur est fait ou que je crois, peut-être faussement, attribuer aux auteurs des quatre articles que j’ai lus. Les billets incriminés sont de Maloji, Ulrich Tadajeu, Isabelle Kichemin et JR Abcdetc.
Sans une concordance absolue de contexte, les quatre billets décrivent néanmoins, en commun, le concept de voyage mais selon différents sons de cloche.
Le premier Maloji, dessine une information très actuelle qui évoque le voyage de retour forcé des refoulés rd-Congolais de Brazzaville vers Kinshasa. A ceux, surtout d’entre eux, qui ont eu à endurer des horribles exactions de la part de certains policiers brazza-congolais, zélés, et qui, certes, ne retrouvent pas des conditions d’accueil avenants à Kinshasa, il rappelle néanmoins cette sagesse proverbiale : On n’est jamais mieux que chez soi. Une autre façon de dire que le voyage, le départ, à tout prix, chez les les autres, ne constitue pas forcément un eldorado.
Les trois autres billets évoquent aussi le voyage mais dans une autre optique qui, plutôt les encourage. C’est un son de cloche différent selon une autre sagesse proverbiale qui enseigne que l’ « oiseau qui n’a jamais quitté son nid, ne peut savoir qu’ailleurs il y a du millet « .
Comment ne pas y croire, lorsque Ulrich Tadajeu, décrit, à l’occasion de ce voyage, son premier baptême de l’air et que du hublot de l’avion qui le conduit vers Abidjan, il découvre que le monde est non seulement infini, intéressant, mais que l’homme n’est qu’une mouche dans cet infini. Et qu’en atterrissant sur Abidjan, il y décèle déjà, malgré quelques ressemblances avec son Douala, son Yoaundé ou son Kribi camerounais, des différences.
Comment ne pas y croire quand Isabelle Kichemin piaffe d’une débordante émotion en découvrant l’Afrique et quelques réalités africaines pour la première fois.
Comment, enfin, ne pas y croire lorsque JR (Abcdetc) s’offre, enfin, grâce à ce voyage, une belle opportunité de réaliser une promesse faite à son ami Richard de boire tout les midi, à partir de cette ville, une bière Flag à la santé de ce dernier. Une façon pour lui de lui rappeler que, s’il est aujourd’hui Abidjan, c’est « Parce que c’était lui » à l’origine de ce voyage.
C’est donc vérifié, dans une cloche, il peut coexister plusieurs sons et dans un même son de cloche, il peut voisiner, dans la langue française, plusieurs sens. C’est selon.
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