Covid-19 : hécatombe sanitaire et apothéose des TIC, le temps des paradoxes

Article : Covid-19 : hécatombe sanitaire et apothéose des TIC, le temps des paradoxes
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15 juillet 2020

Covid-19 : hécatombe sanitaire et apothéose des TIC, le temps des paradoxes

Everett Collection/Bridgeman Images

Aujourd’hui, l’Université américaine de John Hopkins récence cinq cent, soixante dix huit milles, six cent vingt huit (578 628) victimes (morts) de la pandémie de la Covid-19 dans le monde, en à peine six (6) mois d’existence. Une question se pose : avec un tel bilan, ne peut-on pas craindre, que cette pandémie, si elle devait, par malheur, continuer à s’étendre sur le même timing, sinon plus, n’atteigne ou ne dépasse le record des victimes (morts), autrefois enregistrées par la crise sanitaire mondiale de la grippe espagnole de 1918 ? Dans l’expectative, il est toujours intéressant d’observer, en dépit de son macabre bilan, la double et paradoxale face qui accompagne le développement de l’actuelle pandémie inédite de la Covid-19 : hécatombe sanitaire et apothéose des (N)TIC.

En rappel historique

Nous le savons, depuis le mois de février 2020, par la Chine interposée, le monde vit une terrible et imparable crise sanitaire de la Covid-19. L’historienne, Anne Rasmussen, nous rapelle que nos sociétés ont souvent été traversées par de telles crises sanitaires de forte ampleur. Il s’agit, entre autres, de la peste noire ou d’Ebola, en passant par la grippe espagnole. De toutes et grâce au travail des historiens, on sait maintenant que la grippe espagnole est la première pandémie mondiale inédite, à balayer toutes les régions du monde, sans exception, et dont l’estimation la plus basse du bilan des victimes se soit établi autour de 50 millions de morts.

La face A du Covid-19 : hécatombe sanitaire

Rien à (re)dire sur l’hécatombe sanitaire provoquée et toujours craint de la Covid-19. Les chiffres des victimes de cette pandémie évoqués ci-dessus sont suffisamment éloquents. L’immense espoir suscité récemment par une apparente baisse des victimes de la pandémie, ci et là, s’estompe progressivement. Les craintes d’une deuxième vague des victimes (morts) resurgissent et hantent à nouveau de nombreux pays, surtout européens, que cet espoir avait pourtant poussé au déconfinement et à une hésitante et prudente reprise normale de certaines activités économiques, politiques, sociales, sportives, etc…, jusqu’alors interdites pour cause de pandémie. Dans les pays de l’Amérique du Sud, comme pour se ranger derrière les USA, pays de l’Amérique du Nord et nation, actuellement la plus touchée au monde par la pandémie, les cris d’alarme ne s’éteignent point. Déjà, l’Organisation mondiale de la sante (OMS) alerte sur le risque que le continent sud américain ne devienne le prochain épicentre de la crise. En Afrique, un même mouvement que celui observé au début de la crise : lenteur de la croissance des contaminations, certes, mais pas vraiment de baisse sensible des victimes (morts). Bref, un peu partout, surtout dans les pays les plus touchés, c’est.., on valse entre les yo-yo du confinement-déconfinement.

La face B du Covid-19 : apothéose des (N)TIC

Dans cette tourmente situation, on peut, néanmoins, apercevoir, après observation et réflexion, qu’en même temps qu’elle traîne son hécatombe des morts, la survenue de la crise de la Covid-19 dit et révèle de nombreux paradoxes. Il est paradoxal de constater, par exemple, que l’hécatombe, attendue, redoutée et prédite à l’Afrique, à cause de la fragilité de ses infrastructures sanitaires, n’a pas eu lieu, à ce jour. Point de doute, c’est encore là, une manifestation et un écho, de plus, d’une vision indéracinable des sempiternels préjugés et de l’éternel afro-pessimisme de certains. Qu’importe, la cruelle réalité de terrain observée dans l’hécatombe des victimes de la Covid-19, offre l’occasion à l’économiste sénégalais Felwine Sarr de renforcer le paradoxe par ces propos :

Les Occidentaux s’inquiètent pour nous, alors que nous nous inquiétons pour eux

A ce premier aléatoire paradoxe, charrié par la survenu de la pandémie de la Covid-19 se greffe, pour et selon moi, le plus important et le plus visible : celui entretenu, par le fulgurant usage des usage des technologies de l’information et de la communication que cette pandémie a permis. Plus aucun, ou presque, secteur ou branche d’activité humaine, qui ne soit bousculé, pendant cette période de la pandémie, par les usages des TIC. Le confinement, la distanciation sociale, deux mesures phares de barrières de protection contre le covid-19, créent, forcent ou renforcent et démocratisent des usages du Net, autrefois apanage d’une certaine élite. Qu’il s’agisse du télé-travail, du numérique éducatif, de l’e-banking, etc… l’obligation nous est faite de recourir aux usages des TIC qui deviennent ainsi des modes opératoires, par défaut, dans plusieurs activités. La Covid-19 ou le triomphe et l’apothéose des TIC…, serait-on tenter de dire, tellement leur usage s’impose plus que jamais. Nous sera -t-il encore possible de nous en passer dans le nouveau paradigme sociétal d’après Covid-19 qui nous lorgne ? La question reste posée alors … Wait and See.

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