Juan Manuel Santos, un Nobel de la Paix qui aura joué à « Qui perd Gagne » jusqu’au bout

Article : Juan Manuel Santos, un Nobel de la Paix qui aura joué à « Qui perd Gagne » jusqu’au bout
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10 décembre 2016

Juan Manuel Santos, un Nobel de la Paix qui aura joué à « Qui perd Gagne » jusqu’au bout

L’accord de Paix entre le gouvernement colombien et la guérilla des Farc enfin signé, comme il est intéressant de ressortir, dans ce billet, la volonté et la conviction d’un homme de paix, Juan Manuel Santos, qui y a cru jusqu’au bout.

La signature de l’accord de paix avec les Farc et le prix Nobel de la Paix ou la facette gagnante de Juan Manuel Santos

Le Président Juan Manuel Santos

Lorsque le 26 septembre 2016, un accord de paix historique est signé entre la guérilla des Farc et le gouvernement colombien, mettant ainsi fin à 52 ans de conflit armé entre les deux parties, le camp mondial de la paix est alors euphorique. Une ex-otage française, Ingrid Betancourt, peut alors saluer l’événement  comme la fin d’un véritable cauchemar pour le peuple colombien et pour tous.

C’est là, la facette gagnante de Juan Manuel Santos actuel Président en exercice de la Colombie reconnu dorénavant comme :

« la personnalité qui aura le plus et le mieux contribué au rapprochement des peuples, à la suppression ou à la réduction des armées permanentes, à la réunion et à la propagation des progrès pour la paix« . 

Il va, de ce fait, bénéficier du Prix Nobel de la Paix 2016 et figurer désormais à la dernière place sur une liste des personnalités dont la première récompense a été attribuée en 1901. Nombre d’analystes et observateurs politiques, dans nombre des médias du monde, ont décrypté dans ce geste, une forme de reconnaissance et de soutien de la communauté internationale au Président colombien qui, dans un long et sinueux chemin de recherche de la paix dont les tracés ont été patiemment fixés dans des pourparlers parrainés par Cuba, aura ouvertement cru à son objectif.

Rodrigo Londoño alias « Timochenko » et les FARC, les oubliés du processus ?

Rodrigo Londoño alias « Timochenko » Chef de Farc

La logique aurait voulu que le prix Nobel soit partagé entre les protagonistes co-signataires de l’accord. Car à l’évidence, un accord de paix se négocie, le plus souvent, sinon toujours, entre deux parties.

Quid peut-être, au principal chef négociateur des Farc, Rodrigo Londoño, mieux connu sous divers noms de guerre dont celui de « Timochenko« , de nous dupliquer le bel exemple de son, « sans doute » camarade d’idéologie, un certain Le Duc Tho, qui en 1973, refusa le prix Nobel de la paix arguant qu’il ne le méritait pas, quand bien même il avait contribué à la négociation des Accords de paix de Paris  qui allaient présider à un cessez-le-feu dans la guerre du Vietnam.

Que nenni ? Un vrai mystère dans ce cas précis, car mme Kaci Kullmann Five, Présidente du comité Nobel norvégien, ne daignera, conformément à la tradition, expliquer pourquoi ce prix Nobel n’a pas été partagé conjointement entre Juan Manuel Santos et Rodrigo Londoño avec les FARC.

La victoire du « non » contre l’accord ou la facette perdante de Juan Manuel Santos ?

Pour mieux le sceller et démocratie obligeant, aussitôt signé, l’accord allait être soumis au référendum du peuple colombien à qui était posé la question suivante : Soutenez-vous l’accord final d’achèvement du conflit et de construction d’une paix stable et durable ?

A cette question, contre toute attente, le « non » s’imposait face au « oui », pourtant très largement plébiscité gagnant par les sondages pré-référendum. Bien que d’une courte majorité, la victoire du « non » démontrait et faisait craindre ainsi une facette perdante de Juan Manuel Santos.

Comme aujourd’hui, dans les résultats finaux de l’élection présidentielle aux USA avec la victoire de D. Trump sur Hillary Clinton ou encore de celle de Fillon sur A. Juppé, dans ceux des primaires en France, les sondages se sont trompés, pour dire presque « trumpé » (sic!). Il faut bien, désormais, accueillir avec beaucoup de circonspection les vertus tant vantées par les scientifiques  de leur caractère d’infaillibilité.

Contre tout et tous, Juan Manuel Santos a tenu à jouer à « qui perd, gagne »

Fort heureusement et certainement convaincu du bien fondé de l’adage qui dit que la « paix n’a pas de prix », cet homme décrit, semble t-il, comme très rationnel mais parfois critiqué pour sa froideur apparente a d’abord rassuré par des propos lui ayant été attribués immédiatement après ce revers  référendaire : « Je ne cherche pas des applaudissements. Je veux faire ce qui est correct « .

Aujourd’hui, l’accord révisé et sans doute renégocié entre les deux parties a été signé et ratifié par le Congrès colombien. Point de doute qu’il sera bientôt légiféré. Une belle occasion pour moi, de rendre un vibrant hommage à cet homme de paix Juan Manuel Santos qui en jouant son jeu de « Qui perd, Gagne » jusqu’au bout, peut dorénavant fièrement clamer que cet accord peut désormais servir de modèle à d’autres pays en conflit, dans le monde, à l’instar de la Syrie et autres.

 

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Commentaires

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Merci pour les bons moments passes avec votre blog

laackater
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Sans blague ? Alors merci aussi d'être venu ici