RDC : une initiative française pour arrimer les universités congolaises au numérique
Comme c’est souvent le cas dans nombre de pays africains du Tiers-monde, dont le mien, la RDC, l’initiative pour développer la vraie, la bonne et l’utile « chose culturelle », est abandonnée aux ambassades et autres missions diplomatiques. Conformément à cette habitude, en RDC, l’ambassade de France dans ce pays voudrait aider les universités congolaises à basculer dans l’innovation pédagogique charriée par l’avènement du numérique. Un seul souhait : que, cette fois, l’initiative soit la bonne.
Séminaire sur les ressources en ligne et les MOOC en RDC
L’initiative de la mission de coopération culturelle de l’ambassade de la France en RDC s’est traduite par un séminaire sur » La mise en place des ressources en ligne et de MOOC dans les universités de la RDC « organisé le mercredi 27 et jeudi 28 mai 2015 à l’Hôtel Venus de Kinshasa. Pour ce faire, un groupe des scientifiques congolais composé de plusieurs enseignants d’université a été convié à une intéressante réflexion sur une thématique globalement fondée sur l’arrimage au numérique du système éducatif de l’enseignement universitaire congolais.
Présence remarquée du ministre de l’ESU
Les participants ont, à l’occasion, pu compter sur la présence de leur ministre de tutelle, le professeur Théophile Mbemba. Ce dernier, contrairement aux habitudes de la plupart de ses collègues, dans pareille circonstance, a participé du début à la fin des travaux de la première journée du séminaire consacrée à l’écoute des conférenciers du jour. Dans l’intéressant débat qui aura suivi les conférences des experts, les participants ont, je le crois, pu ainsi être apaisés par le ministre de l’Enseignement supérieur, qui s’est, lui-même, évertué à calmer les inquiétudes et le pessimisme, parfois fondés, des uns quant aux préalables et à la faisabilité d’une telle démarche dans le contexte congolais actuel d’un enseignement supérieur fortement et encore marqué, par une très faible intégration pédagogique des TIC.
Des expériences antérieures du développement du numérique à l’ESU non achevées
Cette inquiétude est très renforcée aux yeux des participants, à la stagnation des projets antérieurement entrepris dans le domaine et qui tardent et peinent à décoller. Pour beaucoup d’observateurs, en effet, la fracture numérique et cognitive observée dans le secteur de l’enseignement supérieur congolais s’accompagne d’une véritable facture numérique dans le chef de la plupart des acteurs de ce secteur qui semblent retarder ainsi l’envol de ces projets. J’ai participé, comme conférencier à ce séminaire. J’ai planché sur un sous-thème adjacent au thème principal : « Vers le processus LMD : un cadre pour les universités et leur développement numérique », en présentant une expérience de mise en œuvre de ce système en voie de réussite dans quelques institutions ciblées de l’enseignement supérieur congolais au travers du projet de Stratégie 2020, dans lequel j’évolue comme consultant national pour son volet « Technologies éducatives ».
Sur le discours pessimiste entendu de certains participants à ce séminaire, il n’est pas inutile, en effet, de rappeler ici l’apparent échec des tentatives congolaises antérieures d’intégration pédagogique des TIC dans son secteur de l’enseignement supérieur. Beaucoup de projets, que j’évoque notamment dans un ancien billet posté ici, peinent à se concrétiser, sans trop savoir pourquoi.
Il en est ainsi d’autres projets comme celui de l’EOD (Enseignement ouvert et à distance) agencé par le ministère de tutelle lui même ou encore celui de l’UVA (Université virtuelle africaine) bénéficiant de l’appui de la Banque africaine de développement qui, inexplicable-ment, ne décollent guère non plus. Aussi, face à cette situation qui manque énigmatiquement d’explication rationnelle, il est à souhaiter que cette énième initiative aujourd’hui pilotée par la coopération française soit enfin cette fois-ci, la bonne.
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