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#JeSuisCharlie vs #JeneSuisPasCharlie : deux hashtag s’écartèlent sur Twitter

Charlie Hebdo, courant et contre courant sur Twitter

Les très largement médiatisés événements des tueries de Paris, à la suite de l’attaque de Charlie Hebdo, s’accompagnent sur Twitter de deux hashtag qui s’opposent et m’inspirent la rédaction de ce billet dans lequel j’y partage avec tous mes lecteurs ma tourmente dans la difficile proximité à établir et le paradoxe entretenu entre les concepts de liberté de presse, de caricature et dessin de presse, de démocratie, d’intolérance, etc

Des attentats odieux…

L’attentat de Charlie Hebdo et la prise d’otages à la porte de Vincennes à Paris ont focalisé, sur eux, entre les journées de mercredi, jeudi et vendredi, 7, 8 et 9  janvier 2015, les phares de l’actualité mondiale à la suite d’une folle tuerie qui a secoué cette ville et la France en général. Trois illuminés musulmans, les deux frères Kouachi, les tueurs de Charlie Hebdo et Amedy Coulibaly, le preneur d’otages à l’épicerie Casher de Vincennes, ont commis durant cette période, des carnages rarement égalés dans la capitale française.

Le bilan macabre des tueries de l’attaque terroriste et de la contre-attaque des forces de l’ordre est connu : 20 morts dont 8 journalistes-caricaturistes de Charlie Hebdo, 2 policiers, 1 policière, 4 otages, 1 gardien commis à la sécurité de Charlie Hebdo et les 3 terroristes. Même si, curieusement, la plupart des médias internationaux n’annoncent qu’un bilan de 17 morts, ignorant superbement celles des trois terroristes tués dans les assauts de la contre-attaque des forces de l’ordre.

… qui flambent dangereusement les réseaux sociaux 

Comme il fallait s’y attendre, ces événements, aussitôt connus du public, ont flambé les médias sociaux. Particulièrement sur Twitter, les internautes ont vite fait d’initier deux hashtag #JeSuisCharlie et #JeneSuisPasCharlie afin de rassembler sur eux divers commentaires en rapport avec ces événements.

  1. Le premier hashtag tend à rassembler sur lui les opinions des inconditionnels défenseurs de la liberté d’expression et des idéaux canoniques de la démocratie à tout prix, plutôt compatissantes aux malheurs des victimes des attaques terroristes. Un courant qui aura drainé une sublime adhésion des millions des « twitteurs » et semble faire de ce hashtag, comme le reconnaissent certains, un symbole du soutien mondial à l’hebdomadaire touché par l’attaque terroriste. L’édifiante marche républicaine du 11 janvier 2014 à Paris, est sans doute, la parfaite manifestation de ce soutien.
  2. Le second hashtag, en revanche, voudrait évoluer à contre-courant du premier en réunissant sur lui, celles des opinions d’un nombre important de fervents croyants, sans doute principalement musulmans, dont les performances artistiques supposés « blasphématoires » des caricaturistes publiés autrefois par Charlie Hebdo contre leur Prophète Mahomet ont toujours défrayé la chronique et suscité la colère de millions d’entre eux qui se sont toujours ainsi estimés « offensés ». Il n’est pas totalement stupide de penser que c’est là que se trouve la cause à l’origine de l’acte insensé des illuminés terroristes musulmans.

Après la lecture de quelques unes des opinions exprimées dans quelques Tweet de chaque bord et dont il serait assez fastidieux de dresser ici une certaine infographie, on constate hélas la subsistance dans chaque camp des idées « jusqu’auboutistes » qui peuvent dangereusement conduire à l’intolérance et à tous les méfaits qui lui sont liés, si on n’y prend garde.

Ce danger est surtout à craindre du coté des victimes qui comme déjà signalé ici sont immédiatement passés à l’acte contre les musulmans après l’attentat en France. Fort heureusement, certains propos et opinions de certains esprits moins fervents et moins enclins à épouser le radicalisme des uns et des autres, nous préviennent, au risque de paraître suffisamment provocateurs à certains, d’éviter de situer le débat au même niveau que celui placé par ces  fous de dieu

Au final, que faire ?

Et si, au final, nous pouvions, au-delà de toute émotion et de toute passion, avec un regard plus ou moins neutre, fonder notre futur sur cette sagesse et intégrer en plus celle qui transpire dans les propos de quelques autres voix autorisées ci-dessous ? Peut être que chacun y trouverait qui ses espoirs, qui ses limites, qui ses fondements autour de l’amalgame  et des paradoxes entretenus dans des concepts lourdement chargés de sens et de contre-sens que sont : la liberté de la presse, les caricatures et dessins de presse, la démocratie, l’intolérance, etc.

De cette sagesse, pourrait émerger un espoir, bien qu’ontologique, mais susceptible de nous éviter à l’avenir la répétition des actes que nous dénonçons et condamnons aujourd’hui.

Propos de sagesse à méditer

Les dessins de presse nous font rire. Sans eux, nos vies seraient bien tristes. Mais c’est aussi une chose sérieuse : ils ont le pouvoir d’informer mais aussi d’offenser.
     Kofi Annan, ancien Secrétaire général des Nations-unies,
     Prix Nobel de la paix et président d’honneur de la Fondation Cartooning for Peace (1938)

Si on veut connaître le baromètre de la liberté d’expression d’un pays, il ne faut pas aller voir le pemier ministre, mais le dessinateur de presse.
     Plantu, dessinateur français (1951)

Parler de liberté n’a de sens qu’à condition que ce soit la liberté de dire aux gens ce qu’ils n’ont pas envie d’entendre. George Orwell, Écrivain britannique (1903–1950)

Soutenons la liberté de la presse, c’est la base de toutes les autres libertés, c’est par là qu’on s’éclaire mutuellement. Chaque citoyen peut parler par écrit à la nation, et chaque lecteur examine à loisir, et sans passion, ce que ce compatriote lui dit par la voie de la presse. Nos cercles peuvent quelquefois être tumultueux: ce n’est que dans le recueillement du cabinet qu’on peut bien juger. C’est par là que la nation anglaise est devenue une nation véritablement libre. Elle ne le serait pas si elle n’était pas éclairée; et elle ne serait point éclairée, si chaque citoyen n’avait pas chez elle le droit d’imprimer ce qu’il veut.
     Voltaire Écrivain et philosophe français (1694–1778)

Plus on prendra de soin pour ravir aux hommes la liberté de la parole, plus obstinément ils résisteront.                                      Baruch Spinoza, Philosophe hollandais (1632–1677)


RDC : enseigner et/ou apprendre autrement avec le numérique

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La RDC a décidé, depuis peu, de basculer son système éducatif dans le processus ou système éducatif de Bologne. mieux connu sous l’appellation du système licence, master, doctorat (LMD). Ce changement de paradigme constitue, à la fois, un espoir et un défi que ce pays se doit de relever en intégrant désormais, les TIC dans la pratique pédagogique. Ce retour d’expérience d’ateliers de formation en intégration pédagogique des TIC, des principaux acteurs du système éducatif congolais, à savoir, les enseignants et les étudiants, me convainc de leurs aptitudes à relever ce défi, dès lors que les pré requis à cette métamorphose seront réunis.

Un ami, certainement commun, auteur de ce magnifique blog, s’est récemment inquiété de mon « assourdissant » silence sur cette plateforme. Je lui ai promis aimablement de briser ce silence conjoncturel. Que puisse vivement ce post l’apaiser et rassurer, en même temps, tous mes autres amis lecteurs qui ne m’ont plus lu sur ce blog pendant longtemps.

Je vais là où le « boulot » m’appelle…

En fait, depuis quelques temps, comme je l’écrivais dans un précédent billet qui m’a, par ailleurs, offert l’occasion d’adresser un souhait de bienvenue à la nouvelle vague des 150 nouvelles plumes de la Saison 4 qui sont venus grossir la communauté des blogueurs francophones sur mondoblog, j’étais tous les temps, entre deux avions, parti pour mon Congo profond.

Ce long périple m’aura conduit, de fin septembre à mi-décembre 2014, de Boma à Lubumbashi, en passant par Kisangani. Boma et Lubumbashi sont deux villes rd-congolaises situées aux extrémités ouest-est de la RDC et séparées, l’une de l’autre, par près de 4000 Km entre ces deux extrêmes.Quant à la ville de Kisangani, elle se situe au nord-est  de la RDC, à plus de 2000 Km de Kinshasa, sa capitale et mon lieu de résidence habituelle et actuelle. Question : à quoi aura rimé ce long périple ?

Le contexte global du périple

Le contexte global de ce long périple s’insère dans la coopération multi-sectorielle qu’entretiennent depuis longtemps, la RDC et l’Allemagne. Il sied de signaler, dans ce cadre, l’existence depuis 2005 d’un « Programme Biodiversité et Forêts« (PBF) dont l’un des objectifs est de contribuer à la protection de la biodiversité, à la gestion des forêts tropicales et, dans ce contexte, à l’amélioration de la situation économique et sociale des populations riveraines des forêts et des aires protégées de la RDC.

A cette fin, la GIZ, Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit, prend en charge, en étroite collaboration avec ses partenaires congolais du Ministère de l’Environnement, Conservation de la Nature et Tourisme (MECNT), de l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) et du Ministère de l’Enseignement Supérieur Universitaire et de la Recherche Scientifique (MESURS), etc.. la réalisation technique de ce programme.

Avec particulièrement ce dernier ministère, le programme PBF a affiné et appuye  le développement d’une stratégie éducative, dite de Stratégie 2020, afin de mettre en place des nouvelles filières de formation des ingénieurs et techniciens en gestion des ressources naturelles renouvelables dans sept institutions d’enseignement supérieur et universitaire rd-congolais.

Depuis quelque temps, la RDC a décidé d’aligner son système éducatif sur le processus éducatif de Bologne, choisie désormais comme ligne directrice de l’organisation des enseignements. Pour mettre en œuvre cette réforme Licence Master Doctorat (LMD), le programme PBF de GIZ a développé une  Cellule d’Appui à la Stratégie 2020 (CAS 2020) afin de permettre aux enseignants de la nouvelle filière de gestion des ressources naturelles renouvelables (GRNR ) de mettre en œuvre les nouveaux curricula au format LMD en intégrant désormais les technologies éducatives dans leur pratique pédagogique.

Un seul leitmotiv : enseigner et/ou apprendre autrement

Le boulot qui aura ainsi justifié ce long marathon s’est donc inscrit dans mon dada habituel : celui des technologies éducatives liées à cette reforme et dans laquelle j’ai été embarquée comme consultant national. Il s’est agi, dans cette optique, dans la série des ateliers initiés à leur endroit, d’obtenir des enseignants et étudiants de la communauté GRNR, un changement de comportement pédagogique moulé dans une nouvelle devise : Agir Autrement.

Concrètement, l’objet de la formation initiée lors de ces ateliers consistait à obtenir, dans les différentes pratiques pédagogiques, des enseignants et des étudiants de la filière GRNR,respectivement, des nouvelles méthodes d’enseignement en vue de leur permettre de dispenser correctement le maximum des matières en un minimum de temps et l’acquisition des compétences nécessaires dans leurs cursus, grâce à l’utilisation d’un outil numérique d’apprentissage en ligne.

Ainsi, de l’Institut supérieur d’études agronomiques (ISEA) de Tshela (Boma) dans le Bas-Congo, à l’Institut supérieur agro vétérinaire de Kimwenza (Kinshasa), en passant par l’Institut supérieur d’études agronomiques (ISEA) de Bengamisa ou encore de l’université de Kisangani, à l’université de Kinshasa, en passant celle de Lubumbashi…,

tsiela
ISEA de Tshela
KISA
ISEA de Bengamisa
KIMWENZ
ISAV de Kimwenza
LUB1
Université de Lubumbashi
KISANG
Université de Kinshasa
unikis1
Université de Kisangani

… dans l’objectif et la finalité d’un renforcement des capacités pédagogiques, les enseignants et étudiants du GRNR ont eu l’occasion, durant ces ateliers de formation, de découvrir, de s’approprier et de prendre en mains les fonctionnalités basiques de mise en ligne ou de suivre un cours mis en ligne, offertes par la plateforme e-learning Moodle 2020 conçue et développée pour eux dans le cadre de la Stratégie 2020.

Leçons apprises

A l’issue de cette longue tournée de formation, le Feedback et autres outputs ont permis de constater que, visiblement, les apprenants, dans leur grande majorité, ont fortement apprécié les nouvelles méthodes et pratiques pédagogiques numériques apprises. Ce qui est de bonne augure par rapport à l’objectif de changement de comportement attendu des participants conformément au leitmotiv « agir autrement » c’est-à-dire « enseigner et/ou apprendre autrement » visé par ces ateliers et par rapport au nouveau paradigme pédagogique induit par le basculement des enseignements inscrits désormais dans le système LMD.

Toutefois, la persistance pour un bon nombre des participants aussi bien enseignants qu’étudiants, mais surtout enseignants, d’une insuffisance de pré requis informatiques et leur très faible intégration pédagogique des outils TIC dans leur pratique professionnelle, de même que l’insuffisance et les limites de la connexion internet observées presque dans tous les sites de formation, peuvent constituer, à très court terme, un vrai obstacle dans la volonté d’inscrire, le changement de comportement pédagogique ainsi obtenu, dans la durée.


Yambi, bienvenue à la nouvelle vague des mondoblogueurs

yambi

 

Un manquement grave

Chers mondoblogueurs de la saison 4, avec un léger recul, je ressens aujourd’hui comme un vrai malaise, un vrai manquement à une vraie valeur africaine de solidarité, d’accueil et de politesse dont j’ai été coupable envers vous : celui d’avoir omis de vous dire Yambi en emprunt à une merveilleuse expression qui, dans les quatre grandes langues nationales rd-congolaises de communication de base (lingala, kikongo, swahili et tshiluba), veut dire bienvenu(e) en français.

Il y a un peu plus de deux mois, si je ne m’abuse, je sais qu’une nouvelle vague de 150 nouvelles plumes des blogueurs francophones a rejoint la grande communauté  Mondoblog.

Ces derniers jours, je suis tout le temps entre deux avions à destination de  mon Congo profond, là où le « boulot » m’appelle. Même si  parfois je me sens surmené en raison des diverses tâches surtout professionnelles, lorsque la connexion Internet me le permet, je ne loupe pas l’occasion l’occasion de placer le curseur de mon ordinateur sur la magique icône de    pour y découvrir vos belles plumes, toujours de plus en plus fascinantes.

Derrière cette sélection, je sais, je sens que de nombreuses autres plumes  s’expriment, qui pour nous réjouir, qui pour nous attrister, qui pour nous émouvoir qui pour nous éduquer, qui pour nous édifier et/ou défier, qui pour nous faire jaser, qui pour nous amuser… qui pour…, qui pour…, etc.

accueil

La sagesse proverbiale : mieux vaut tard que jamais

Alors, pour me racheter de ce manquement, je prends la métaphore de l’enfant qui voyant venir au loin son père, sa mère, sa sœur ou son frère, court… court… à sa rencontre pour se blottir contre sa poitrine.

Et comme, le plus souvent, ce geste s’accompagne, pour l’enfant rd-congolais, de ce merveilleux cri de Yambiiiiiii, je voudrais vous le signifier, vous le dire et vous le lancer, dans sa traduction française : Bienvenu (e)…., Bienvenu (e)   chers tous, chez nous.


Intégrer les TIC dans l’enseignement, un retour sur une petite expérience de la classe inversée

classe invers

Une année académique, 2013-2014, s’achève. Une nouvelle, 2014-2015, pointe à l’horizon. Ce double événement est souvent, pour tout enseignant, une occasion de faire un bilan de l’année qui s’achève et/ou de prendre de nouvelles résolutions pour celle qui commence. J’ai expérimenté, quant à moi, durant l’année académique passée, une pratique pédagogique de la classe inversée que j’aimerais voir me servir davantage de socle pour une intégration encore plus grande des TIC à ma pratique professionnelle. Je ressens un grand plaisir à rendre dans ce billet, un feedback de mes étudiants à cette expérience. 

FAQ sur la classe inversée

Depuis que les technologies de l’information et de la communication (TIC) ont investis l’enseignement et que nombre d’enseignants se sont résolus à les intégrer dans leur pratique professionnelle, des nouvelles approches méthodologiques d’enseignement, parmi lesquelles, celle de la classe inversée, ont fait surface dans le monde de l’éducation. Mais autour de ce concept, il persiste encore de nombreuses interrogations et questionnements.

               La classe inversée, c’est quoi ?

clas inverse

De nombreux pédagogues disent de ce concept qu’il est une façon différente d’enseigner et d’apprendre au seuil de ce 21e siècle pressenti comme siècle du numérique. Contre les anti, les pro affirment qu’avec la classe inversée, comparativement à celle traditionnelle, la prise de note se fait à l’extérieur de la classe. Plus concrètement, par cette méthode, à l’aide des capsules vidéo mises à leur disposition et présentant les notions théoriques des enseignements, les élèves/étudiants peuvent les pré visionner avant les séances de la classe présentielle. Le temps de classe ainsi libéré est utilisé pour approfondir, appliquer et assimiler les notions. Le professeur n’a plus, lors de la classe en présentiel, qu’à présenter la matière. Il se rend ainsi plus disponible pour accompagner, motiver et soutenir les élèves dans leur apprentissage. Sur cette méthode, je n’aurai rien de nouveau à inventer. Je ne peux que recommander à tous les professeurs qui souhaitent avoir, par cette approche pédagogique, un réel impact sur leurs élèves/étudiants de se rendre sur ce site Web de référence suffisamment complet qui explique les tenants et aboutissants du concept de la classe inversée.

                                                                                                                                                                     La classe inversée, pourquoi ?

clas inverse

Comme toujours, toute innovation a ses adoptants précoces, ses retardataires, sinon, ses coriaces détracteurs. Il n’est pas juste, en effet, de considérer, à tout prix, que la pédagogie inversée soit désormais une panacée universelle dans l’enseignement. De nombreuses contraintes et aléas, surtout dans le contexte de sous équipement informatique africain actuel, peuvent, à juste titre, rebuter plus d’uns. Néanmoins, pour moi, qui ai pris le pari des premiers, je conçois la pratique de la classe inversée, comme une pratique qui scelle une collaboration efficace entre enseignant et étudiant, d’une part, et entre apprenants entre eux d’autre part. Le réaménagement du temps de la classe traditionnelle et la possibilité pour les étudiants de s’approprier les contenus des enseignements, à la maison, au moyen des vidéos évacuent l’aspect magistral et permet à l’enseignant de devenir plus un guide, un soutien, un accompagnateur et un orienteur académique. En cela, la classe inversée, me semble une des méthodes dont le monde éducatif de demain a besoin pour s’arc-bouter à l’innovation numérique qui lui colle dans la temporalité.

La classe inversée, comment ?

clas inverse

La clé de fonctionnement de la notion de classe inversée tourne autour de la vidéo qui, aux dires de certains spécialistes, constitue un outil pédagogique puissant, permettant d’expliquer des notions, de substituer une partie d’un cours et de donner des instructions claires, autant en classe présentielle qu’en dehors de celle-ci. L’autre grand avantage reconnu à l’usage de cet outil est qu’il favorise l’autonomie de l’apprenant qui peut ainsi apprendre à son rythme. De nombreuses plateformes pédagogiques, comme celle canadienne de ChallengeU, mettent en exergue l’usage pédagogique de l’outil vidéo.

Lorsqu’on visualise le contenu diffusé par la vidéo ci-dessous, on se convainc de l’importance de cet outil comme vecteur de divers autres supports multimédia qui favorisent aujourd’hui, un développement fécond de diverses formes d’apprentissage connues sous divers noms : mobile learning, i-pod, podcast, blogging, foad, etc.., toutes, des formes d’apprentissage formatées autour et avec l’intégration des TIC dans l’enseignement.

Retour sur ma petite expérience d’une classe inversée

Dans ma charge horaire, j’ai, entre autres, un enseignement de réseautique avec des étudiants de licence en multimédia. Mon cours est en ligne sur la plateforme e-learning  Moodle. Un des modules de ce cours prévoit une leçon d’apprentissage de sertissage des câbles UTP et des fiches RJ45. J’ai choisi cette leçon pour appliquer le principe de la classe inversée. Il a été demandé aux étudiants regroupés en équipe de 4, de prévisualiser les capsules vidéos mises à leur disposition et démontrant cette activité. Deux semaines plus tard, avec le soutien de l’assistant, lors de la classe en présentiel, les étudiants ont exécuté les tâches propres à cette leçon avec une grande aisance et une grande dextérité qui ont fait gagner beaucoup de temps à notre classe présentielle.

Mieux, à la fin de la leçon, les étudiants concernés ont émis des avis très encourageants sur cette méthode d’apprentissage qui ont fini par nous convaincre d’avoir bien atteint, un peu plus vite, l’un des objectifs spécifiques du module stipulant : « à la fin du module, l’étudiant sera capable de sertir les fiches UTP « .

Suivons donc les intéressés :

Zelia

Aimée

et Landyl 


Dessins, croquis d’Ebola et vidéo-conseil « stop ebola » d’un blogueur

 

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C’est confirmé. Le virus Ebola réapparaît pour la septième fois en RDC, mon pays. Une sorte de retour au bercail, dirai-je, dans un pays scientifiquement reconnu être son berceau. Aussitôt, j’ai machinalement été rechercher, sur Google Images, quelques elliptiques croquis et dessins sur ce terrible virus. A la fin, par devers l’ellipse des croquis, j’invite, dans ce billet, mes lecteurs à bien intégrer les sages conseils prodigués par Israel Yoroba Guébo dans une récente « vidéo-chanson » stop-Ebola. 

Ebola, un virus que le genre animal inventa pour se venger du genre humain ??

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Ebola un cousin du sida qu’aucune arme (vaccin) ne semble vaincre à ce jour

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Les humains qui osent s’en occuper périssent dans les avions abattus de la maudite Malaysian Airways

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Fatidiquement, l’Afrique est le continent le plus mortellement atteint   

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Ebola, une maladie des pauvres, dans les pays pauvres qui finit par lasser et agacer les autres

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Pour les pauvres des pays riches, quelle aubaine que de se retrouver au bon endroit, au bon moment

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Alors, pour le combattre, les Africains se résignent au « maraboutage »

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Malgré tout, Ebola s’invite ailleurs….

 A l’école, comme en Sport

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Mais surtout en politique, en… France

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Où il refuse cependant de cautionner la basse idéologie politique de la loque politique de Jean-Marie Le Pen

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Lorsqu’il veut se rendre ailleurs, hors de l’Afrique, il est fortement dérouté

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Et quand les animaux apprennent qu’un vaccin non homologué par l’OMS lui est administré chez les humains, ils se questionnent…

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A la fin…, Ebola, toujours Ebola…, que faire alors face à cette énigmatique maladie d’Ebola et ce mal qui répand la terreur ??

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Si ce n’est de bien changer certains de nos comportements …

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et de bien intérioriser les sages conseils du journaliste blogueur ivoirien Israel Yoruba Guébo livrés dans la « vidéo-chanson » suivante :

 

 


RDC : des jeunes femmes leaders s’insurgent contre la violence liée à l’internet faite à leurs consœurs

 

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Il semble bien que les TIC entretiennent des rapports paradoxaux entre l’accès à ces technologies, la fracture numérique de genre et la violence faite à la femme liée aux technologies de l’information et de la communication. J’ai participé récemment à une activité des jeunes leaders féminins de la RDC sur les usages des TIC et la violence faite à la femme dans le contexte rd congolais. La réflexion à laquelle j’ai été convié m’aura (presque) convaincu de ce paradoxe et suggéré ce billet.

La fracture numérique au carrefour entre les TIC et le genre 

A voir l’engouement que manifeste notre société de l’information actuelle aux technologies de l’information et de la communication,TIC, on n’est pas loin de penser que l’usage de l’Internet qui en est la vedette des, TIC, devient une véritable fête. Mais les accro du net qui ne peuvent que se réjouir de cette réalité savent aussi que toute fête a souvent ses revers. L’un de ces revers, se nomme ici :  « fracture numérique », un concept opérationnalisé par la discipline des communications pour caractériser un véritable problème social qui se décompose le plus couramment en des criantes disparités et écarts d’accès aux usages de l’Internet.

On parle essentiellement d’une disparité d’accès verticale entre le Nord « info-riche » et le Sud « info-pauvre ». Cette disparité est dite horizontale lorsqu’elle décrit les mêmes écarts d’accès à l’internet en termes de genre entre garçons (hommes) et filles (femmes)  ou entre villes et les campagnes,par exemple. Pour corriger cette situation, de nombreuses associations féministes de par le monde, se mobilisent pour lutter contre une telle fracture numérique. Ainsi l’association congolaise de  » Si jeunesse savait  » (SJS) se bat pour la réduire dans le contexte r- congolais.

Hélas, les rapports souvent ambigus entre le désir d’une plus grande utilisation des TIC par la femme et la préservation et l’élargissement de ses droits, en particulier le droit des jeunes femmes et filles à vivre sans violence liée à l’internet est paradoxalement saisissant.  Il paraît même contre indicatif par rapport au noble objectif de démocratisation de l’usage des TIC entre garçons et filles voulue et recherchée par tous. Ces violences sont récurrentes et les exemples toujours plus édifiants comme ceux révélés sur ce site web se multiplient chaque jour :

  • En 2001, un homme a été reconnu coupable d’avoir tué sa femme après avoir intercepté ses courriers électroniques et appris qu’elle avait l’intention de le quitter.
  • Aujourd’hui, des centaines de femmes indiennes dénoncent le harcèlement sexuel qui se passe dans la rue, dans le Blank Noise Project Blogathon.
  • Pendant ce temps, le jeu vidéo populaire Grand Theft Auto encourage ses millions de joueurs à traiter les travailleuses du sexe comme des objets d’agression et de meurtre.

Quid de « Si jeunesse savait » et de son combat contre la violence liée à l’internet faite à la femme congolaise ?

« Si jeunesse savait » est une association des jeunes féministes de la RDC dont l’existence juridique reconnue remonte à l’année 2001. Elle est animée par Françoise Mukuku. Cette association regroupe des jeunes femmes qui ont une ferme ambition de combattre les violences faites à la femme congolaise. Dans le contexte particulier de la société numérique actuelle, elle situe son combat dans les violences liées aux technologies de l’information véhiculées notamment par l’Internet. Il est loisible à chacun d’obtenir les informations de base de l’association sur son site web.

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Le 31 juillet dernier, dans la lignée de ses objectifs habituels, cette association présente une étude sur les remèdes légaux et les politiques clientèles des entreprises offrant des services basés sur Internet. Cette étude réalisée dans le contexte rd congolais du développement de la société numérique doit servir de point de départ à une discussion autour de la vie privée sur Internet .

Je suis intéressé par la thématique de la conférence afin de vérifier et peut-être d’ôter de mon esprit un préjugé tenace qui voudrait insinuer que la femme congolaise n’est nullement intéressée par les technologies de l’information et de la communication.

Surprise, surprise

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Dans la salle de la conférence, je réalise que j’aurais eu tort de refuser cette invitation, pour plusieurs raisons :
  • le comité organisateur de la conférence est, à 80 %, composé de mes anciennes étudiantes. La convivialité est parfaite et les retrouvailles enthousiastes.
  • l’assemblée des participants est composée des personnes à niveau élevé dont la plupart, en touche avec le développement des NTIC en RDC, me sont bien connues.
  • les conférenciers du jour, pour la plupart issus de divers acteurs de la société civile congolaise, comprennent des juristes et autres féministes congolaises de renom. Tout augure donc d’exposés et de débats intéressants autour de la thématique de la rencontre.

Un triste constat d’ignorance à la base de la violence liée à l’internet

A l’issue des travaux de la conférence, je réalise que toute la quintessence de la réflexion de l’atelier se résumera autour d’un heureux amalgame sur les concepts de fracture numérique de genre, de nétiquette et de sécurité informatique. Tous les exemples révélés par l’étude présentée, de même que les allusions des discours des différents conférenciers du jour et du fécond débat qui suivra, se fondentsur constat commun :  lignorance par la majorité des jeunes femmes et filles congolaises victimes de la violence liée à l’internet de certains de ces principes est à la racine de cette violence.

On ne peut, en effet, autrement comprendre la violence sur Facebook dont aura été victime Blandine, une jeune Kinoise de 16 ans, qui à la demande de son copain, accepte de se faire photographier toute nue en échange de quelques cadeaux. Quelques jours plus tard elle est ahurie de voir ses photos publiées et révélées à tous sur Facebook. Une scène qui lui vaudra l’opprobre de ses parents et de presque tous ses voisins du quartier.

N’ayant pu placer elle-même ses photos sur Facebook, elle apprendra, que la publication aura été l’oeuvre d’un désormais copain commun, sur demande de la nouvelle copine de ce dernier qui, par excès de jalousie, a tenu ainsi à nuire à sa réputation. Blandine apprendra aussi, à ses dépens, que le désormais copain (coquin)commun a réalisé cette sale besogne en se servant de son mot de passe Facebook que le garnement a gardé.

Autre exemple rapporté dans l’étude, celui de Séraphine, une autre jeune femme congolaise qui tient un blog très suivi par la diaspora congolaise. La jeune fille a décidé de commencer une nouvelle relation amoureuse, en raison du retour chez lui, en France, de son ancien copain. Elle sera victime d’une violence monstrueuse sur le net de la part de ce dernier, de surcroît propriétaire de la plateforme du blog de Séraphine, et tenaillé, sans doute, lui aussi par une jalousie excessive.

Séraphine sera alors violentée par Gérard avec des propos incongrus et par la publication de certaines de ses photos sur son propre blog. Un blog aussitôt envahi par des commentaires négatifs et insultants des internautes de partout à son endroit. Certains propos vont basculer dans le racisme. Après la divulgation de son mail et de ses coordonnées téléphoniques sur son blog, par son ex-copain, Séraphine sera outrancièrement harcelée.

Elle ne se sortira de ce traumatisme que six mois après le début de cette terrible histoire. Grâce aux  conseils de quelques ami(e)s, elle portera auprès de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) française qui désactivera son blog. Une sale aventure qui conduira, à la fin, Séraphine à recourir aux services d’un psychologue et à décider de ne plus toucher aux blogs. Dommage.

Globalement, tous les nombreux autres exemples cités lors de cette rencontre, auront presque tous l‘ignorance de quelques principes élémentaires de sécurité informatique ou de méconnaissance de la nétiquette comme principale cause à la racine de la violence liée aux TIC dont seront victimes les concernées.

Un même reproche sera porté au passif des pourtant compétents juristes invités de la société civile congolaise. La plupart de leurs interventions ont dénoté de la même ignorance notamment sur les principes de la nétiquette. Une ignorance qui pourrait justifier le peu de cas fait à la législation sur internet en RDC au regard du texte de la loi-cadre sur les télécommunications supposées gérer ce domaine.

En conclusion, s’il nous est loisible de louer la bonne initiative des jeunes leaders féminins de la RDC et le courageux combat de  » Si jeunesse savait  » de lutter contre la violence liée à la technologie faite à la jeune femme congolaise, il est néanmoins regrettable de constater la persistance d’un paradoxe qui voudrait qu’on lutte contre la fracture numérique de genre en RDC et la crainte pour les jeunes femmes et filles congolaises de s’adonner pleinement à l’usage des TIC qu’elles situent à l’origine de cette violence.

Aussi, à la suite de beaucoup d’autres participants à la conférence, ma principale contribution au débat aura été d’énoncer une vive et insistante recommandation aux organisateurs de l’atelier afin d’arcbouter désormais l’essentiel de leurs actions futures, en direction des jeunes femmes et filles congolaises, sur la formation et la vulgarisation des principes élémentaires de nétiquette et de sécurité informatique comme alternatives réalistes pour contourner le paradoxe.