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Des mondoblogueurs à Abidjan ? Aïe…Aïe…, j’ai raté le coche

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Depuis que la communauté Mondoblog a dévoilé, il y a quelques jours, la liste des mondoblogueurs sélectionnés pour la saison 3 de la formation qui se tiendra à Abidjan du 2 au 12 mai, des expressions légitimes de joie accompagnent cette annonce pour certains heureux élus. Faut-il pour autant pleurer, si par malheur, comme moi, on n’a pas été retenu sur cette liste ? Que nenni ! en tous cas, moi je ne le fais pas. Voici pourquoi.

Rater le coche

 

Lorsque j’ai raconté cette déconvenue à un ami ivoirien vivant à Kinshasa et que ce dernier me dira que je venais de rater là, le coche, pour aller visiter cette belle ville d’Abidjan, j’ai cherché à en savoir davantage sur cette expression : « rater le coche« . Depuis, je sais à présent que « rater le coche » est une belle expression qui signifie aujourd’hui que : l’on rate une bonne occasion de vivre un événement particulier, qui aurait pu être palpitant ou fructueux. Une manière de dire, en d’autres termes, que l’on laisse passer une belle occasion de faire une chose utile ou avantageuse.

L’origine lointaine de cette expression se situerait aux XVIIe et XVIIIe siècles, lorsque les « coches » désignaient alors des moyens de transport fluvial dont les départs et les arrêts dépendaient d’horaires stricts et précis. Et qui dit horaires, dit risque de manquer le passage du coche et de rater ainsi son moyen de transport et la possibilité de se déplacer en temps voulu. C’est dire qu’emprunter ce type d’embarcation restait une extrême aventure. Aujourd’hui, le versant contemporain de cette réalité, « manquer le coche » pourrait être assimilé à la mésaventure, pour certains, de louper leur train ou de manquer leur avion.

Dès lors que, par la temporalité, les coches terrestres ont été remplacés par les diligences et que ceux d’eau ont cessé leur activité, le mot a disparu de la langue courante, mais l’expression est restée et s’est généralisée à toute bonne occasion manquée.

Ce que je manque, en loupant ce coche

  • Dans ce cas d’espèce, ce que je loupe, c’est surtout cette belle occasion d’apprendre davantage d’arcanes de gestion d’un Web site (blog) sous WordPress en bénéficiant d’une expertise avérée de formateurs assignés à cette session de formation. Je façonne actuellement mon blog selon une approche d’auto formation tout en bénéficiant des temps en temps et à distance de l’aide de l’équipe mondoblog. Je ne m’en plains pas outre mesure, car l’autoformation est assimilable à une approche pédagogique constructiviste d’apprentissage. Cette approche est louable et, il semble que nombre de pédagogues la recommandent de plus en plus, comme une forme d’apprentissage qui place désormais l’apprenant au centre de sa formation, en lieu et place de l’approche béhavioriste et transmissive où l’apprenant n’est pas totalement maître de sa formation et doit, le plus souvent, tout attendre de l’enseignant. Enseignant, j’adopte moi-même fréquemment l’approche constructiviste d’apprentissage vis-à-vis de mes étudiants dont certains suivent mes cours en ligne et à distance sur des plateformes appropriées. Cela ne m’empêche néanmoins pas d’associer à ces cours en ligne, quelques séances de présentiel qui m’offrent l’occasion de recevoir, in situ, par les mimiques, les clins d’œil, etc. des apprenants, un feedback utile qui m’aide parfois à rectifier le tir lors de mes enseignements.
  • Je vais manquer aussi l’occasion de partager, de mutualiser les expériences, de rencontrer tous ces talentueux jeunes et vieux blogueurs de la communauté dont la lecture, chaque jour, de quelques billets me fascine. De tous, je regretterai encore longtemps, cette chance que je manque, de serrer la main d’un ami, Debellahi, que j’ai découvert sur cette communauté et dont la qualité de la production m’aura très sincèrement ébloui et enthousiasmé.

Et maintenant, des regrets ?

Oui. Sincèrement, à la fin, n’ai-je pas un peu des regrets, le mot inévitable en pareille circonstance est prononcé, d’avoir loupé ce coche ? En me lisant, entre les lignes, ci-haut, il serait faux de dire que je n’ai pas de regrets. Lorsque je constate que je rate là, par exemple, une occasion de visiter cette ville d’Abidjan qu’un célèbre musicien compatriote Tabu Ley a immortalisée dans cette belle mélodie, intitulée Bel Abidjan, je ne peux, naturellement, que le regretter.

Non. Car, lorsque j’ai reçu la sentence de l’équipe Mondoblog : « Depuis ton inscription sur la plateforme, tu as rédigé 9 articles. Ce qui est très bien, mais ce n’était pas assez pour te sélectionner, car […]  Néanmoins, nous ne voulons pas te décourager et nous savons que la gestion d’un blog demande du temps », j’ai immédiatement positivé et inséré une note de bas de page optimiste à mon échec en répondant à l’équipe : « Merci beaucoup à l’équipe Mondoblog. J’ai été moins actif, je dois l’avouer et accepter ma non-sélection. Je prends une résolution d’être un peu plus productif pour mériter MA PROCHAINE SÉLECTION pour la prochaine formation ».

Fier de savoir que quatre de mes neuf billets, consignés jusque-là, sur mon blog ont été plébiscités, et encouragés par cet autre passage inclus dans le texte de la sentence : « Laventure Mondoblog ne s’arrête pas là », je me suis remis beaucoup de baume au cœur et en me retournant vers Saint-Exupéry, je me suis approprié cette sagesse : « L’échec fortifie les forts ».

Je convie tous les infortunés collègues blogueurs qui avons raté ce premier coche de trouver là non seulement une simple consolation, mais surtout une nouvelle émanation de vigueur au travail. A tous les heureux élus… je vous dis BON VOYAGE SUR ABIDJAN


La réconciliation, un concept sensé dans la crise ukrainienne et insensé dans celle palestinienne ?

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A force d’entendre un mot s’employer, à tue-tête, ces derniers temps par nombre des médias internationaux, j’ai voulu savoir davantage le sens qu’il pourrait bien véhiculer. Car je suis intrigué par l’usage à géométrie variée qui est fait du concept de « réconciliation » selon qu’il s’agisse de la crise ukrainienne actuelle ou celle, plus ancienne, palestinienne. Je ne comprends, ni ne m’explique cette ambiguïté. 

QUID DE LA VALEUR SÉMANTIQUE DE L’EXPRESSION « RÉCONCILIATION »

D’emblée, je me suis d’abord posé la question de la valeur sémantique du terme réconciliation. J’ai donc cherché à examiner ce qu’en disent certains ouvrages de référence pour, ainsi, mieux saisir sa valeur sémantique. Machinalement, j’ai été interroger le moteur de recherche Google. La première réponse que m’a réservé ma requête, fut une « overdose » d’occurrences : environ 14 300 000 items de résultats possibles à ma demande. Après un premier affinement de mon équation de recherche, j’ai pu légèrement réduire tout ce bruit pour retenir la première valeur que lui donne le dictionnaire de français Larousse  : « Action de réconcilier des adversaires, des gens fâchés entre eux ; fait de se réconcilier » 

La suite de ma recherche me conduira sur Wikipédia, où j’apprendrai que le mot réconciliation à plusieurs significations :

  1. Quand elle évoque une résolution de conflit, l’expression réconciliation s’apparente, entre autres,  à un concept associé aux relations humaines, principalement lié au management et aux méthodes et outils d’aide à la prise de décision qui aboutit au choix d’une solution à un affrontement et sa mise en œuvre.
  2. Quand l’expression fait allusion à une commission de vérité et de réconciliation, elle est perçue comme une entité non juridique mise en place après des périodes de troubles politiques, de dictature ou de répression politique en vue d’œuvrer dans un esprit de réconciliation nationale. Ici, les victimes sont invitées à s’exprimer devant un forum afin de leur permettre de retrouver la dignité et les auteurs d’exactions, appelés à avouer leurs forfaits et à se repentir devant les victimes.
  3. Enfin, on parle aussi de réconciliation dans de nombreuses religions pour évoquer un sacrement de pénitence et de réconciliation qui a pour objectif de solliciter le pardon de Dieu pour tout pénitent. 

 

J’apprends encore par la suite, que des commissions de vérité et de réconciliation ont été mises en place dans près de 25 pays du monde. En Afrique, celle de l’Afrique du Sud, est l’une des plus célèbres. D’autres pays africains ont tenté de les mettre en place, sans vraiment les réussir, comme au Burundi et en Cote d’Ivoire.

 

UN USAGE POLITIQUE INTÉRESSÉ DU TERME « RÉCONCILIATION » ?

Seulement, dans la gestion de deux crises de l’Ukraine et de la Palestine qui secouent et inquiètent le monde actuellement, on peut s’interroger pourquoi demander à ceux qui n’en veulent pas, une réconciliation et la refuser à ceux qui en veulent ?

Dans le cas palestinien, depuis que le Hamas et l’OLP, par leurs chefs respectifs aient décidés de se réconcilier,  le concert de réactions négatives, qui a suivi cette option peut sembler inouï. En effet, si hormis celle de l’Etat d’Israël naturellement compréhensible, que penser des critiques d’Obama, président des Etats-Unis d’Amérique sur la réconciliation palestinienne ? Que dire de l’acquiescement du bout des lèvres que cette réconciliation a suscité dans l’Union européenne ?

Le paradoxe voudrait que cette réconciliation soit, en revanche fortement réclamée dans la gestion de  l’autre crise du moment : la crise ukrainienne, où la communauté internationale (entendez les USA et l’UE) tempête sinon exige une réconciliation presque sans condition entre les ukrainiens. Des hommes politiques de poids comme le français Jean-Pierre Chevènement la réclame de vive voix sur son blog.

Ainsi, à tous mes questionnements ci-haut évoqués, je postule, dans une certaine naïveté primaire, sans doute, l’hypothèse selon laquelle l’usage des concepts par les grands de ce monde obéit forcément au gré de leurs intérêts. Dans ce cas d’espèce, la question reste de savoir si ces intérêts des grands, resteront indéfiniment au dessus de ceux du peuple palestinien aujourd’hui avide de son unité ? Réponde qui sais ou qui peut.


Un hymne improvisé dédié aux TIC, c’est poèTIC. Je l’ai aimé


Voici un poème improvisé de Franck Otete, un ancien collègue de formation, dédié aux technologies de l’information et de la communication (TIC). Ce matin, au gré de mes clics de souris quotidiens, je l’ai retrouvé archivé sur mon eduportfolio. Ce poème tracte quelques unes des vertus reconnues aux TIC surtout dans le contexte éducatif : mutualisation et partage des connaissances, convivialité, resserrement des liens, amour et esprit de travail en équipe, etc.. Je l’ai aimé. Vous également, après l’avoir lu, l’aimerez aussi peut-être.

POETIC4UN POÈME POUR LES TIC…A QUOI CELA RIME-T-IL ?

TIC

Le contexte

Octobre 2008, nous sommes 15 apprenants de l’Afrique centrale à valider un diplôme de master en intégration pédagogique des TIC dans le cadre d’une formation ouverte et à distance (FOAD) organisée par l’Agence universitaire de la francophonie (AUF) et offerte par la faculté des sciences de l’éducation de l’université canadienne de Montréal, dans son micro-programme d’intégration pédagogique des TIC. Puisque la formation est orientée spécialement aux ressortissants de l’Afrique centrale, nous sommes donc originaires du Gabon, du Congo-Brazzaville ou de la République démocratique du Congo.

Nos profils d’origine sont diversifiés : avocats, enseignants, enseignant-documentalistes et médecins. L’enseignement reste néanmoins le dénominateur commun qui nous rassemble. Nos formateurs Thierry Karsenty et Normand Roy sont canadiens. Le coordonnateur et tuteur de la formation est actuellement docteur en psychopédagogie de l’UdeM, le Camerounais Salomon Tchameni Ngamo alors doctorant. 

Au mode e-learning initial de la formation, les concepteurs de la formation ont accouplé deux séances de e-blended learning. La première est assurée, en début de formation, en octobre 2007, pendant cinq jours, au Campus numérique francophone de Kinshasa. La deuxième, en fin de formation, au Campus numérique francophone de l’université Marien Ngouabi de Brazzaville, en octobre 2008. Entre les deux séances e-blended, c’est parfois la galère du délestage de l’électricité, c’est forcément l’assiduité à un programme très serré, c’est un travail harassant exigeant énormément d’autodiscipline et de sacrifices qui auront sensiblement réduit nos temps de loisirs pendant 12 mois.

C’est aussi et surtout, un moment exaltant de convivialité, de partage et de mutualisation des connaissances, de travail personnel et en équipe qui aura brisé moult distances et entretenu des liens assidus entre les apprenants et les enseignants. A la fin de la formation, un récipiendaire, Frank Otete, un poète qui s’est, certainement trompé de métier en choisissant celui de médecin, résume dans ce beau poème improvisé, toutes les joies partagées en commun à l’occasion de cette formation. Je l’aime vraiment … ce poème, parce que je le trouve vraiment poèTIC.

Le poème 

POETICA

TIC PoéTIC

 (De Montéal à Kinshasa/Brazzaville)

On me parla jadis de l’informaTIC

Mais sans insistance

C’était dramaTIC

Et sans assistance

Mais aujourd’hui de façon pragmaTIC

J’ai pris connaissance

De l’usage des TIC

J’acquiers une puissance

Qui me rend praTIC

Et prolonge mes sens,

Pour ne plus rester staTIC

Et facilement je diffuserai mes connaissances

Même au delà de l’AtlanTIC

Ainsi j’en ferai croissance

A partir des Congo Brazza et DémocraTIC

Car sans TIC, Thierry Karsenti, Salomon et Roy Normand

Garderaient leur sagesse royale

A eux seuls au Nord, mais, c’est fantasTIC

Ils l’amènent bien au-delà de leur Mont Royal. 

                           

Eh oui. Si, à la fin de la lecture vous acceptiez et avouiez avec  moi que c’est vraiment Poètic, cet hymne improvisé aux technologies de l’information et de la communication, vous n’auriez, à coup sûr, pas du tout tort.

 


RDC : l’histoire se répète aux dépens du chef de guerre mai-mai Paul Sadala alias « Morgan »

ARTICULUS

Les historiens aiment à nous rappeler que le temps et l’histoire sont diachroniques. Ils décrivent dans leurs marches, des clichés changeants qui façonnent l’évolution des nations au gré de leurs trajectoires. Quand cette évolution devient ou se veut synchronique et que le temps semble ressasser les mêmes clichés, on dit alors que «l’histoire se répète». Dans l’histoire de la RDC, les circonstances de la récente mort de Paul Sadala alias «Morgan» le terrible chef de guerre Mai-Mai de l’Est, semble corroborer cette vérité, lorsqu’on la compare à celle d’un autre chef militaire Pierre Mulele assassiné quelques années plus tôt en 1968.

1968 : Pierre Mulele est assassiné alors qu’il veut renoncer à la lutte armée

MULELE

Pierre Mulele est un ancien ministre du gouvernement de Patrice Lumumba en 1960. Fortement marqué par l’assassinat, toujours non élucidé à ce jour, de ce dernier, le 17 janvier 1961,  il se révolte contre le gouvernement central et le pouvoir de Mobutu, accusé alors de co-auteur de cet assassinat. En 1964, Pierre Mulele déclenche et prolonge, dans sa région d’origine du Kwilu, dans l’actuelle province du Bandundu, la rébellion armée des Mai-Mai Simba de Kisangani contre le pouvoir de MobutuEn septembre 1968, il sort de son maquis et se rend à Brazzaville, pour se concerter avec d’autres lumumbistes sur les voies et moyens de redynamiser son mouvement quelque peu à bout de souffle.

De son refuge de Brazzaville, confiant à une mirobolante amnistie de Kinshasa, Pierre Mulele, sur conseil et en accord avec Marien Ngouabi, président du Congo-Brazzaville, accepte de rentrer à Kinshasa. Le gouvernement du général Mobutu, par la voix de Justin-Marie Bomboko, alors son ministre des Affaires étrangères, jura qu’il ne courrait aucun risque à son retour. Justin-Marie Bomboko, se chargera personnellement de convoyer Pierre Mulele de Brazzaville à Kinshasa dans le bateau présidentiel de Mobutu 

Hélas, extrême perfidie et inégalable sommet de ruse, une fois Mulele rentré, le régime Mobutu revient sur sa parole. L’ex-rebelle est alors accusé d’atteinte à la sûreté de l’État. Condamné par une cour martiale, il est, avec ses compagnons d’infortune, atrocement torturé et exécuté.

Ce qui entraînera la rupture des relations diplomatiques et une très vive tension qui frôlera la guerre entre les deux Congo. Depuis, Pierre Mulele est commémoré par les « révolutionnaires » congolais. Le nouveau pouvoir des lumumbistes de Laurent-Désiré Kabila qui chasse Mobutu, lui rendra un honneur symbolique : l’avenue « Victimes de la rébellion«  à Kinshasa, sera rebaptisée avenue « Pierre Mulele« 

2014 : Paul Sadala meurt dans des circonstances troublantes après sa reddition

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Paul Sadala alias « Morgan »

2014, un peu moins de 50 ans après le sort infligé à Pierre Mulele, l’histoire semble se répéter aux dépens de Paul Sadala, alias «Morgan». Ce dernier est un tristement célèbre chef guerrier mai-mai simba à qui on impute des crimes de guerre, des crimes contre l’environnement abominables et ignobles. Nombre des rapports des experts des Nations Unies sur la RDC lui attribuent de nombreuses violations graves des droits de l’homme (viols, enlèvements, esclavage sexuel, etc..).

Lui et ses miliciens seraient également impliqués dans les attaques de mines d’or, dans les tueries des Okapi de la réserve d’Epulu , une réserve inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, et dans le braconnage des d’éléphants.

OKAPI

ELEPHANT

On peut spéculer et penser, par l’absurde, qu’avec une conscience torturée (sic !) par les remords de ses nombreux crimes, Morgan ait cherché à expier ses forfaits. Bien qu’il faille, plus plausiblement, envisager plutôt qu’il ait cherché surtout à sauver sa tête. La nouvelle configuration militaire congolaise ne lui laissait plus assez de temps dès lors que les forces armées de la république démocratique du Congo (FARDC) requinquées par leur victoire sur le terrible mouvement du M23, autrement plus redoutable, montaient en puissance et étaient résolument décidées à en finir avec toutes les autres forces dites négatives qui fourmillent dans l’Est de la RDC.

Morgan qui, sentant désormais l’étau se resserrer dangereusement autour de sa milice, a cru alors, comme tout le monde, bénéficier lui aussi de l’amnistie présidentielle promulguée en février 2014 à la suite des concertations nationales congolaises. Avec 42 de ses hommes, Paul Sadala choisira la reddition et va se rendre aux FARDC le samedi 12 avril 2014. Le lundi 14, il est tué lors de son transfèrement vers Bunia puis Kinshasa. Les circonstances de sa mort resteront mystérieuses. Ni les explications du porte parole-parole militaire des FARDC, le lieutenant-colonel Jean-Claude Kifwa, encore moins celles du ministre Lambert Mende de la communication et porte-parole du gouvernement de Kinshasa, ne seront vraiment convaincantes autour de cette mort et les interrogations persisteront à ce jour.

De même, le sort de ses 42 miliciens reste encore inconnu à ce jour. Quand le porte-parole de l’armée déclarera que Morgan est mort lors de son transfèrement, dans un hélicoptère de la Monusco, le directeur de la division de l’information publique de cette dernière, Charle Antoine Bambara, rétorquera : «on nous a remis Paul Sadala déjà décédé». Mystère de mystères.

Tiens, c’est curieux, contrairement à l’avalanche des réactions qui auront suivi la mort de Pierre Mulele en 1968, j’observe et je peux me tromper, qu’autour de celle de « Morgan« , ils ne sont pas très nombreux, les congolais, à vraiment s’en soucier ni à s’en offusquer. Ils n’ont, à coup sûr, pas le même entendement avec les autres, sur l’éthique et les droits de la guerre. Sur ces entre-faits, avec le recul du temps, je laisse au temps, le temps de me contredire à l’avenir.  


Présidence de la République à durée indéterminée dans les pays des Grands Lacs ?

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Coïncidence de calendrier électoral dans les pays des Grands Lacs en Afrique centrale : les présidents Pierre Nkurunziza du Burundi, Joseph Kabila Kabange de la République démocratique du Congo et Paul Kagame du Rwanda, sont bientôt en fin de mandat. Cependant, chacun d’entre eux donne l’impression de vouloir modifier la Constitution de son pays pour se maintenir au pouvoir. Ni les frondes de leurs oppositions respectives, encore moins l’avertissement de Russ Feingold, envoyé spécial des Etats-Unis d’Amérique en République démocratique du Congo et dans les pays de Grands Lacs, ne paraissent les ébranler. Vont-ils, sur le modèle du russe Vladimir Poutine, tenir tête et s’imposer ? Let’s Wait and See. 

Pour accomplir leurs désirs, le mot de passe est connu : « modifier la Constitution »

 L’astuce pour atteindre leurs objectifs est bien connue : c’est la modification de la Constitution, dès lors que les prescrits de ces lois fondamentales leur interdisent de postuler pour des mandats extra-constitutionnels. Les échéances de fin mandat sont connues : 2015 pour Pierre Nkurunziza2016 pour Joseph Kabila Kabange et 2017 pour Paul Kagame. De la manière forte à la rumeur, de l’esquive à la ruse, etc. Chacun y va de son mode opératoire et de son ingéniosité.

 

Au Burundi : Pierre Nkurunziza opte pour « la manière forte »

Pierre NkurunzizaAprès le camouflet que lui aura infligé l’Assemblée nationale du Burundi, dominée pourtant par ses partisans du CNDD-FDD, en rejetant son projet de révision de la Constitution qui lui aurait permis de se représenter pour un troisième mandat en 2015, Pierre Nkurunziza et les proches fidèles de son camp iront astucieusement laver l’affront en réduisant désormais la question électorale, une question essentiellement politique, à une affaire purement juridique, c’est-à-dire constitutionnelle. Et, contre vents et marées, son ministre de l’Intérieur Edouard Nduwimana, annoncera une semaine après l’humiliation de son camp au Parlement, que le président Pierre Nkurunziza briguerait un troisième mandat. Le pavé ainsi jeté, le démenti, du porte-parole du principal parti du président le CNDD-FDD (Conseil national pour la défense de la démocratie-Forces de défense de la démocratie)Onésime Nduwimana, qui contredira le ministre burundais de l’Intérieur ne suffira pas à convaincre les Burundais de sa bonne foi. Combien sont-ils encore dupes pour le croire ?

 

En République démocratique du Congo : Joseph Kabila Kabange « souffle le chaud et le froid »

consitution congolaiseEn RDC, la technique de l’esquive et de la rumeur se dévoilera et s’expérimentera d’abord dans et par la publication en juin 2013 du livre « Entre la révision constitutionnelle et l’inanition de la Nation » du professeur Evariste Boshab. Ce dernier est secrétaire général du PPRD, le principal parti de la majorité présidentielle en RDC. On comprendra alors que cette publication lança en RDC, une forte polémique et fit surgir des craintes sur une éventuelle tentative de révision constitutionnelle qui autoriserait Joseph Kabila Kabange à briguer un mandat présidentiel supplémentaire en 2016. Une tentative à laquelle, comme à toutes les autres qui vont suivre, activistes de la société civile et opposition congolaise, sous la houlette du mouvement « Sauvons le Congo » se diront fermement s’opposés par tous les moyens à l’émiettement de la Constitution congolaise. Afin, sans doute, de baisser la brusque température de la chaleur soulevée par cette fronde, Joseph Kabila Kabange soufflera un peu de froid et calmera le jeu en dévoilant, aux convives de la réunion de sa majorité présidentielle dans sa ferme de Kingakati, sa volonté de ne comploter ni contre la République ni contre sa Constitution. Cet aveu présidentiel suffira t-il à calmer définitivement le jeu ? Rien n’est si sûr car la persistance des manœuvres de révision constitutionnelle est toujours de mise en RDC et continue de mobiliser l’attention de l’opposition politique congolaise. La dernière ingénieuse trouvaille de la mouvance présidentielle en RDC est, par exemple de proposer l’élection du chef de l’Etat au suffrage indirect, à travers l’Assemblée nationale, en lieu et place du suffrage universel direct. Les Congolais seraient-ils plus dupes que leurs voisins burundais ?

Au Rwanda : Paul Kagame « pour l’esquive »

KAGAME2La dernière ruse et tentative de modification de la Constitution pour se maintenir au pouvoir pointera t-elle du côté de Paul Kagame du Rwanda? Tout semble l’indiquer. Les observateurs avisés voient dans la dernière victoire du FPR aux dernières législatives rwandaises de septembre 2013, une voie visiblement et largement ouverte à un troisième mandat présidentiel du président Paul Kagame en 2017. Il serait stupide de ne voir dans des slogans comme, « Changement, continuité et stabilité », au centre des réflexions de la commission mise sur pied par le camp présidentiel du FPR, pour réfléchir à l’après-2017 au Rwanda, qu’une simple initiative isolée de quelques zélés du FPR ou des proches de Kagame. Aucune étourderie n’est permise, la victoire haut la main, de Paul Kagame et le FPR aux législatives de 2013 que d’aucuns ne considèrent, à juste titre, qu’une simple victoire d’étape est ou pourrait servir, on le présume, d’une belle entrée et d’un bon alibi à Paul Kagame et aux siens, pour briguer un troisième mandat présidentiel à la tête du Rwanda. Même si par modestie, mais aussi par esquive l’intéressé clame parfois :  « Je n’ai pas besoin d’un autre mandat. Ce dont j’ai besoin et dont vous avez besoin, c’est la continuité » ou encore « Celui qui cherche un troisième mandat, cherche également un quatrième et un cinquième ». Déjà, certains médias, à l’instar de Jeune Afrique, le pré-proclame hyper candidat pour la prochaine législature. Comment le sera-t-il alors sans une révision de la Constitution rwandaise ? 

J’y suis… J’y reste, l’enivrement du pouvoir plus fort que la raison

Au delà du cas de l’AFRIQUE DES GRANDS LACS, il est des questionnements qui me taraudent l’esprit et ne peuvent donc être esquivés. La réflexion m’invite, en effet, à me poser des questions sur ces récurrentes tentatives de tripatouillages constitutionnels, pour se maintenir au pouvoir, qui se répandent en Afrique. Pourquoi cette tendance semble-t-elle faire florès dans sa sphère francophone ? Est-ce une tare coloniale ? Je serais bien tenté de le croire lorsque je me rappelle ce fameux discours de Dakar de Nicolas Sarkozy en 2007 qui dénie aux Africains tout sens de progrès en clamant que l’homme africain n’était pas assez entré dans l’histoire. Je me souviens aussi que quelques années plus tôt, un autre ancien président français, Jacques Chirac déclarait que l’Afrique n’était pas pas mûre pour la démocratie. A qui pensez-vous que de tels soutiens idéologiques puissent profiter, sinon à ces « hommes forts » au pouvoir en Afrique qui, en dépit de l’indignation et de la dénonciation morale par les démocrates et patriotes du continent, ne peuvent que rivaliser d’ingéniosité pour se cramponner au pouvoir. Une question finale tout de même, messieurs les princes du pouvoir africains : quand vous aurez si brillamment réussi dans vos funestes entreprises, vers quelles nouvelles zones de turbulence politique et pour quels dividendes croyez-vous conduire vos pays ? J’y suis… J’y reste, d’accord. Mais, « historia magistra vitae », retenez que beaucoup comme vous, pour avoir ignoré ce sens de l’histoire que nous dénie N. Sarkozy, ont vite déchanté de cet enivrement du pouvoir. Propos d’un naïf qui ne comprend rien aux artefacts du pouvoir, me direz-vous. Oui, mais pensez-y tout de même.


RDC : En marge de la conférence minière de Goma : quid des damnés de l’exploitation du coltan congolais ?

portable du sang
COLTAN DU SANG SUR NOS PORTABLES

 

Une conférence minière congolaise à Goma pour faire remuer dans leurs tombes, les « coltandamnés » du Kivu ?

 Du 23 au 25 mars 2014, le gouvernement r-d congolais a organisé la deuxième édition de la conférence minière nationale à Goma dans la province du Nord-Kivu, après la première tenue à Lubumbashi, dans la province du Katanga en février 2013. Libre à chacun de juger et de se faire sa petite idée sur la manière dont quelques médias congolais, à l’instar de Le Poten-tiel, L’ObservateurDigitalcongo.netOneWovisio.comRadiookapi.netetc.., ont traité, commenté, analysé cette information.  Libre aussi à tous d’apprécier les recommandations des assises de cette conférence. 

Quant à moi, le choix de Goma, pour la tenue de cet événement, est une belle occasion de rappeler par et dans ce billet que cette ville et toute la région Est du Congo ont été et sont encore, en référence à l’histoire récente de ce pays, des lieux lourdement chargés d’émotion pour tout congolais. Une belle occasion aussi de revenir sur le « coltan du sang et sur les portables de sang » constamment évoqués par les médias du monde pour dénoncer l’exploitation macabre de ce qu’il convient de considérer aujourd’hui le coltan maudit du Kivu. Ces populations de cette partie de la RDC, toujours ensanglantée par des terribles guerres, longtemps contraintes à une production forcée de ce minerai, je les appellerai des « coltandamnés » en contraction des expressions « coltan et condamné« . Elles auront payé un très lourd tribu lorsqu’on regarde les décomptes macabres estimés par certains médias internationaux qui dénombrent, à ce jour, entre DEUX et SEPT millions d’âmes disparues.

Sur les causes profondes qui ont et/ou continuent à alimenter ces guerres, beaucoup des choses ont été dites et écrites, au gré des intérêts des diverses plumes, avant que les même médias, comme ICI et  ne crèvent enfin l’abcès et lèvent définitivement le secret de polichinelle sur la véritable cause de ces guerres, à savoir : le pillage, par les multinationales occidentales des ressources minérales, principalement du coltan dont cette région du Kivu de l’Est de la RDC détient 60 à 80% des réserves mondiales. Ce rapport de l’ONU de 2003 fait grandement écho de ces révélations.

Le coltan, un mal que le ciel inventa pour décimer les congolais, est considéré aujourd’hui comme un minerai stratégique qui soutient presque totalement le développement de l’économie numérique et électronique du monde dit développé. Importante source pour la production du tantale, très prisé pour sa grande résistance à la corrosion, le coltan est ainsi, tous les spécialistes le disent, indispensable à la fabrication de divers composants électroniques. Il est notamment utilisé dans la fabrication de condensateurs pour les équipements électroniques, dans l’aéronautique, particulièrement dans la fabrication des réacteurs, dans l’économie militaire, pour la fabrication des missiles, etc.. On l’utilise aussi comme revêtement dans les échangeurs de chaleur et dans des alliages pour les outils de coupe ou de tournage.

En économie numérique, l’usage du coltan dans la fabrication des ordinateurs, des téléphones portables, des télévisions, des i-pad, des tablettes et divers autres outils numériques qui, envahissent progressivement et inéluctablement le monde de l’enseignement et de l’éducation, est prégnant. La macabre exploitation de cette ressource minérale par les multinationales occidentales dans le contexte congolais de la guerre de l’Est, a longtemps été stigmatisée par de nombreuses ONG. Celles-ci, à l’origine des nombreuses campagnes de sensibilisation à travers le monde, ont su trouver des slogans justes, empruntés à des expressions imagées du genre « portable de sang« , « du sang dans nos portables » ou « coltan, minerai du sang » pour alerter la planète sur les atrocités de la guerre de l’Est-RDC.

La métaphore  de la « ballade des pendus« 

En mémoire à tous mes compatriotes congolais morts, je lance, en écho posthume d’un gomatracien de l’au delà, une supplication, même, post-conférence aux convives de la deuxième conférence minière nationale congolaise de Goma et sollicite d’eux un désirable bien que hypothétique brin de pitié. Pour présenter ma complainte, je prendrai la métaphore de la Ballade des pendus du poète médiéval François Villon qui, à l’ombre de la potence et en l’attente de l’exécution qui lui fut promise par le prévôt de Paris à la suite de l’affaire Ferrebouc, composa ce sinistre poème comme pour implorer la commisération, la pitié et lancer un appel à la charité chrétienne, à ses contemporains vivants sur son sort.

Par une hasardeuse mais volontaire analogie à cette métaphore, je lance aux convives congolais de la conférence de Goma, cet appel : « frères humains qui après nous communiquez, ayez pour nous « pauvres kivutiens » pitié, car les multinationales n’en ont point de nous« .

Le dilemme de tout congolais : utiliser  ou  non  les gadgets électroniques incriminés ?

C’est dans cet authentique dilemme entre boycotter ou ne pas boycotter l’usage des gadgets électroniques incriminés que j’ai reçu, il y a quelques jours, sur mon compte facebook, cette invitation d’Evelyn V exhortant chaque utilisateur d’un appareil électronique à signer une pétition sollicitant auprès des fabricants ou des (re)vendeurs des portables un document certifiant que l’appareil acheté ne contient pas des métaux dont les minerais proviennent des mines de l’Est du Congo. La pétition invite le Directeur Général de l’Organisation Mondiale du Commerce, Roberto Azevedo, et le Président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, à faire preuve de leadership en matière de ‘Caring Economics’ en adoptant et en appliquant l’équivalent de la loi « Dodd-Frank » article 1502 qui donnerait ainsi à l’UE et aux États membres de l’OMC les moyens de s’assurer que l’exploitation des minerais cesse d’être une source d’angoisse mais plutôt un facteur de paix et de joie pour les citoyens de la RD Congo. J’ai signé la pétition. Combien suivront mon geste ? Wait and See. Dans cette attente, puisse la visualisation de la vidéo ci-après, convaincre et appeler un maximum  de signatures de cette pétition.

 

 

Pour que dans cet espoir ontologique, nous puissions ensemble, demain, changer de ballade et CHANTER CELLE DES GENS HEUREUX avec le chanteur français Gérard Lenorman. Vœu pieux, me direz-vous. Sans doute avez-vous raison. Moi, je prends néanmoins parti pour ce rêve.

https://www.youtube.com/watch?v=Wzkz9IABhPk&list=RDWzkz9IABhPk