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RDC : La crise sanitaire d’ebola dans l’ouest du pays, une simple ebolarnaque ?

Il y a eu EBOLA, il y a eu ZIKA, il y a eu le SIDA, il y a eu, il y a eu… Revoici EBOLA. Le retour de ce grand péril viral Made in Africapar la RDC interposée, fait peur et fait paniquer tout le monde. Prémices d’une épidémie et d’une catastrophe sanitaire d’ampleur planétaire ou arnaque de divers marchands ? 

Images de la dernière crise d’ebola en RDC

EBOLA : et si ça n’était qu’une arnaque ?

Curieux, méprisant, tendancieux, méchant, écœurant, cynique… etc.., autant de qualificatifs que pourrait adosser ce questionnement de Yves Rasir, rédacteur en chef du journal Néosanté dans son article qu’il intitule « Ebolarnaque Saison deux », après la résurgence de cette énième épidémie en RDC. Même sans avoir lu son contenu, le titre de cet article, fait bondir et parait cynique, eu égard à la dramatique situation sanitaire que provoque généralement cette maladie et dans laquelle se trouve, actuellement, une contrée du Nord-Ouest de la r-d Congo. Dans  ce pays, qui est  scientifiquement reconnu comme le berceau de cette terrible, dévastatrice et mortelle fièvre d’ebola, l’endémie est aujourd’hui, dans sa neuvième saison, de retour au bercail, après un terrible et dramatique détour dans sa huitième saison, en Afrique de l’Ouest et à la suite d’une septième saison dont je parlais déjà dans un ancien billet sur ce blog ici.

Pour revenir à la question du rédacteur en chef de Néosanté, elle est visiblement provocante et on peut présumer le contenu de son article, fortement insinuant… Elle reste néanmoins posée et soulève, à la fin de la lecture de son article, des commentaires en sens divers, des lecteurs mais dont la tendance générale est visiblement dénonçant la sorte d’arnaque qu’exercent divers marchands (d’illusion, de panique, de peur, etc..) au gré de leurs intérêts. Sans forcément idéaliser les sous-entendus des propos de Yves Razir, auteur de l’article ci-haut référencé, comment ne pas relever la pertinence de l’argumentaire de la fable n° 9  de ses propos : Combattre Ebola, c’est aider l’Afrique :

C’est la fable la plus sordide de ce décalogue. D’abord parce que les vrais bénéficiaires de l’aide prétendument généreuse habitent les pays riches, et ensuite parce que la pauvre Afrique aurait toutes les raisons de se plaindre d’être secourue. Il y a quatre ans, la région ouest-africaine a été littéralement dévastée par l’état d’urgence sanitaire et sa mise en quarantaine.  En quelques mois, le système de santé des trois pays touchés a été anéanti, leur économie s’est écroulée, la famine a refait surface et le progrès social a fait place à une spectaculaire régression. Selon l’UNICEF, 5 millions d’enfants précédemment scolarisés se sont retrouvés à la rue et plusieurs dizaines de milliers de femmes sont mortes en couches en raison du refus des accoucheuses de les assister par crainte d’être contaminées. Tout ça pour combattre une pseudo-épidémie dont le ralentissement naturel était déjà en cours au moment où les secours ont afflué. Rebelote au Congo ? Le nord-est de ce pays instable n’a certes pas besoin de ça pour dysfonctionner.  Mais imaginez que le pronostic le plus  pessimiste s’accomplisse et que le virus descende le fleuve pour être repéré à Kinshasa ?  Si on faisait subir à la RDC le même élan de générosité synonyme d’assassinat économique, ce pays  sombrerait illico  dans le chaos  et ses habitants dans une pauvreté extrême.  Laquelle serait en définitive bien plus meurtrière que le virus Ebola.

Même quand une certaine nuance s’impose dès lors qu’on doit avouer son ignorance dans et/ou de la matière spécialisée évoquée ici, mon penchant à dénoncer, avec les autres, la terrible sorte d’arnaque qui accompagne le plus souvent le vernis d’aide à l’AFRIQUE des marchands de tous ordres, dans cette expérience, comme dans beaucoup d’autres, ne me quitte pas. De même que ne quitte pas l’espoir déjà annoncé par l’OMS d’une stabilisation pour une fin rapide de cette « épidémie » virale à ebola dans mon pays.


Thomas Sankara : une main noire de la France dans son assassinat ?

La réaction, le comportement et les lointains propos d’un fonctionnaire français, prononcés il y a une trentaine d’années à l’occasion de la mort de Thomas Sankara, et dont je me souviens encore, peuvent-ils créditer les soupçons, maintes fois évoqués, d’une main noire de la France qui aurait trempé dans l’assassinat de ce dernier ?

Le 15 octobre 1987, Thomas Sankara est assassiné lors d’un coup d’État organisé, c’est connu de tous aujourd’hui, par celui qu’il considérait alors comme son frère : Blaise Compaoré. A l’époque, je travaillais à Libreville, au Gabon, comme expert et fonctionnaire international, dans un projet coordonné par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), une des agences du système des Nations Unies.

Ce 15 octobre 1987 à Libreville, nous sommes totalement désappointés par la nouvelle, nous partageons, entre experts, notre chagrin dans le bureau de l’un d’entre nous, lorsqu’un fonctionnaire français de l’Ambassade française en République gabonaise surgit brusquement parmi nous.

Visiblement gai et souriant, le diplomate français tient à nous «consoler» (sic!), dit-il. Et sans la moindre compassion ni tristesse, mais avec beaucoup d’humour, il se plait à nous rappeler qu’il s’agirait là d’une bonne preuve de « démocratie tournante ». Un humour noir qui, hélas pour lui, ne réussit nullement à arracher le moindre sourire parmi les experts, contrairement à ce qu’il escomptait, sans doute.

Thomas Sankara, un « assassinat politique » énigmatique de plus de ce siècle

L’assassinat de Sankara a, depuis, suscité divers questionnements et soupçons, arguant fortement sur un possible complot extérieur. En témoignent, diverses diverses sources telles celles de Sennen Andriamirando de Bruno Jaffre ou Afrik.com. Certains soupçons n’hésitent carrément pas à voir une main noire extérieure de la France, qui aurait commandité l’ignoble besogne.

Aujourd’hui, 30 ans après, entre soupçons et démentis et en réminiscence à ces propos, il n’est pas complètement puéril ni absurde, de mon point de vue, d’établir un possible rapport entre les lointains propos de ce diplomate français et les soupçons endurcis de ceux qui, nombreux, continuent à croire à la main noire de la France qui aurait trempé dans la mort de Thomas Sankara. Je prends le risque de penser ainsi parce que je sais que les diplomates sont les missi dominici dont les propos, si humoristiques soient-ils, reflètent le plus souvent le point de vue de leurs pays.

Certes, mon regard sur le comportement et/ou les propos d’un diplomate français et la possible main noire de son pays qui aurait commandité l’assassinat de Thomas Sankara peut s’inscrire dans les hasardeuses conclusions de la théorie du complot et le lien ainsi fait peut donc paraître hâtif, douteux et léger. Qu’à cela ne tienne, je donne, au travers de la lecture, du dossier-archive de Pierre Firtion, qui se questionne à nouveau sur le rôle de la France dans l’assassinat de Thomas Sankara, l’occasion à chacun de se faire sa propre idée sur ce triste événement qui viens rappeler d’autres morts énigmatiques, d’autres hommes politiques dont les circonstances n’ont jamais totalement été élucidées à ce jour. Je pense ici à l’américain J.F Kennedy ou au congolais Patrice Lumumba.


Pédagogie nouvelle à l’aune du numérique, quid de l’école africaine ?

A époque nouvelle, pédagogie nouvelle

Le numérique pour une pédagogie nouvelle à l’école

C’est presqu’un truisme de dire aujourd’hui que le « tout numérique » informatique, né de l’Internet, prend d’assaut presque tous les aspects de l’activité humaine en élargissant son cercle d’influence aux domaines politique, institutionnel, économique ou commercial, technologique et éducatif. Dans ce nouveau contexte, chaque individu peut, globalement, prendre conscience de son rôle de citoyen, en même temps que de l’existence et de la considération de l’autre, si lointain soit-il. L’avènement du numérique dans le secteur éducatif, fait dire à certaines voix autorisées que les réseaux et les technologies de l’information et de la communication donnent une perspective nouvelle à l’éducation et à l’apprentissage.

Persistance de résistance à l’innovation pédagogique

En dépit d’une certaine résistance d’un bon nombre d’enseignants à intégrer le numérique dans leur pratique pédagogique et à condition, naturellement, de pouvoir accéder à l’Internet, le numérique promeut, semble t-il, aujourd’hui les pédagogies actives à l’école dont bon nombre des pédagogues révèlent les bénéfices, en lieu et place des pédagogies transmissives d’un autre siècle dont ils dénoncent les méfaits en terme de construction et d’acquisition individuelle des connaissances et savoirs des apprenants.

Le numérique à l’école, entre adoptants précoces et réfractaires

L’Afrique en marge du numérique à l’école

La métamorphose de l’enseignement avec le numérique n’est, malheureusement encore, pas donné à tout le monde. En Afrique (surtout noire), terreau des « info-pauvres », il est, hélas, désolant de constater qu’à tous les niveaux ou presque, rien n’a véritablement évolué dans le sens attendu et souhaité ci-dessus et que les élèves africains continuent à évoluer dans un système éducatif dominé par une approche trop étroite des disciplines, des connaissances fragmentées dont on ne discerne pas les enjeux.

Numérique et école africaine : entre mythe et réalité

Dommage, car, en dépit de la persistance d’une fracture numérique et cognitive ainsi constatée, il n’est pas totalement ridicule de penser que, comme ailleurs, les pratiques numériques médiatiques massives des jeunes africains ne cessent de se dévoiler et de s’imprégner au jour le jour.


Les TICE, une solution aux classes pléthoriques en Afrique

La classe pléthorique, un phénomène récurent en Afrique
La classe pléthorique, un phénomène récurent en Afrique

La gangrène de la classe pléthorique est aujourd’hui dénoncée de manière récurrente par nombre d’observateurs qui s’intéressent à l’enseignement et à l’éducation en général et en Afrique noire particulièrement. De la RDC, mon pays, au Sénégal, de la Côte d’Ivoire au Bénin, de l’Angola au Burundi, du Tchad en Somalie, etc, aucun pays ou presque n’échappe à cette triste et très actuelle donne du paysage éducatif africain.

Malgré, parfois, des efforts réels faits, ici et/ou là, par certains gouvernements, décideurs politico-éducatifs et autres institutions nationales ou internationales pour remédier à cette tare, rien n’y est fait. Le phénomène des effectifs pléthoriques dans les classes en Afrique s’ajoute au sempiternel manque de moyens financiers, techniques, humains et ne cesse de s’amplifier au jour le jour. Face à une pression sociale de plus en plus évidente et très encline pour une « scolarisation pour tous« , les divers protagonistes du système éducatif africain, désarmés, ne savent plus très bien où donner de la tête face à un phénomène qui frappe quasiment tous les secteurs de l’enseignement.

Classe pléthorique au primaire
Classe pléthorique au primaire
classe pléthorique au supérieur

Du primaire au supérieur, en passant par le secondaire, les effectifs de plus de 100 élèves par classe et/ou des auditoires de 500 à plus de 1000 étudiants n’étonnent ni ne choquent plus personne ou presque. Le découragement et la fatalité semblent pointer à l’horizon. Dans un tel contexte, la qualité de l’enseignement se trouve très sensiblement hypothéquée, en dépit d’un miracle qui fait fleurir de ce « bourbier » des fleurons scientifiques à même de s’asseoir, dans le même salon de la communauté scientifique internationale, aux cotés des collègues formés ailleurs dans des conditions autrement plus bienveillantes.

Intégrer les Tic à l’enseignement : une solution pour conjurer la classe pléthorique africaine ?

Loin d’être une panacée universelle, nombre des pédagogues trouvent dans l’intégration des technologies de l’information et de la communication (TIC) dans l’enseignement (TICE), une solution qui pourrait conjurer les effets néfastes de la classe pléthorique africaine. Parmi les multiples avantages qui fondent le plaidoyer de ces théoriciens pour une intégration réfléchie de ces technologies à l’éducation et à l’enseignement, les tenants de ce nouveau paradigme de l’enseignement insistent sur la délocalisation qu’apportent les nouvelles approches éducatives dérivées de cette intégration (e-learning, mooc, foad, classes inversée, TBI, etc..), susceptible de permettre ainsi un possible désenclavement des classes et de réduire par ricochet le phénomène des effectifs pléthoriques de la classe africaine. Naturellement, les difficultés pour prendre la remorque de ce nouveau paradigme d’enseignement ne manquent pas. Elles sont multiples et de diverses natures particulièrement pour l’Afrique. Car s’il est bien connu, qu’à l’instar d’autres contrées humaines, l’Afrique est bien une « société du savoir« , son retard technologique, de mon sens, ne fait pas encore d’elle une véritable « société de l’information« . Qu’importe, face aux pourfendeurs de l’intégration des TICE dans l’enseignement en Afrique et en dépit de quelques difficultés réelles pour leur application concrète, moi j’ai résolu, de prendre le pari des premiers penseurs. Et autant que je le peux, je recours aux technologies éducatives et intégre les TIC dans ma pratique pédagogique.


RDC : Le rapatriement de la dépouille d’Etienne Tshisekedi entre raison,  oraison et déraison

Etienne Tshisekedi : sa dépouille recherche une terre pour y être inhumée

Il y a quelques jours, un ami me confiait sa crainte de voir le corps de « son vieux » Etienne Tshisekedi, récemment décédé en Belgique (1er février 2017), ne pas être finalement enterré dans son pays natal, la RDC. Ce que j’ai pris alors pour une simple frasque de mon hyperémotif compatriote commence, hélas, à me tarauder, moi aussi l’esprit et à harponner sa quiétude.  Ainsi donc, comme pour feu Maréchal Joseph Désiré Mobutu Sese Seko, le terrible dictateur congolais dont Etienne Tshisekedi fut un farouche opposant, il est à craindre que le vieux « Tshistshi » ne soit, in fine, lui aussi inhumé en terre étrangère. Terre étrangère ? Oui, mais où exactement ? Sans doute en Belgique, cet ancien pays colonisateur de la RDC qui vient de le voir mourir. Et pourquoi pas au Sénégal qui, aux dernières nouvelles, aurait manifesté, par la voix de son Président Macky Sall, sa disponibilité à recevoir la dépouille d’Etienne Tshisekedi pour y être enterrée sur son sol.

Des préalables au rapatriement en RDC contre et envers le culte africain aux morts

A l’origine de notre inquiétude, mon ami et moi, il y a ces préalables, de tout bord, posés par les familles biologique et politique des « tshisekedi » à la matérialisation du rapatriement de la dépouille de l’illustre disparu en RDC pour y recevoir des obsèques dignes de son rang et y être enterré sur le sol de ses ancêtres.

Pour les « familles politiques », c-à-d- son parti politique l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) et ses alliés, conglomérées dans le fameux Rassemblement de l’opposition (Rassop), aujourd’hui au bord de l’explosion, les absolues et conditionnelles exigences avant le rapatriement du corps d’Etienne Tshisekedi n’ont point faibli :

  • Pas de rapatriement du corps avant la mise en place d’un nouveau gouvernement avec un nouveau premier ministre issu et présenté par le Rassemblement. 
  • Pas de rapatriement  avant l’érection d’un mausolée pour le Sphinx.

Pour la famille biologique, le dernier ingrédient de cette macabre sauce, est le dernier volte face de Mgr Gérard Mulumba, jeune frère d’Etienne Tshisekedi et porte-parole de la famille biologique. Après un apparent accord avec l’actuel gouvernement congolais, qui entérinait le rapatriement du corps d’Etienne Tshisekedi pour le 11 mars 2017 et son enterrement au cimetière de la Gombe au centre ville de Kinshasa, Mgr Gérard Mulumba vient de se rétracter car dit-il « l’endroit ne convient pas ou plus ».

Ainsi donc, envers et contre toute décence et culte voué aux morts, dans notre bonne tradition africaine, le corps du vénérable Sphinx tshisekedi va continuer à « trimbaler » dans les rues de Bruxelles plus d’un mois après sa mort le 1er février 2017. Car, après des grandioses obsèques lui rendu dans un funérarium de la capitale belge, après la messe de requiem à la Basilique Koekelberg à Bruxelles, seuls quelques initiés savent aujourd’hui où est gardée la dépouille de Etienne Tshisekedi. Et dans quel état physique ?

C’est là, la rançon de tout illustre homme politique qui disparaît, serait-on sensé de dire. A la manière des politicologues, ne feignons pas d’oublier que Tshitshi était un homme de parti, aussi bien q’un homme d’état, Et comme tel, il ne s’appartenait plus à lui seul ni à sa seule famille biologique car responsable devant son époque et devant la postérité du pouvoir qu’il n’a malheureusement pas pu exercer.

Entre raison… oraison et déraison

Au final, il faut aujourd’hui se rendre à l’évidence et relever ce terrible et injuste paradoxe : autant, il a été difficile pour Etienne Tshisekedi de vivre dans son pays, autant il lui est difficile d’y être enterré. Face à cette confusion, la raison ne voudrait-elle pas que le Sphinx soit enterré le plus vite possible, afin d’avoir une oraison funèbre digne de lui ? Autrement, n’est-ce pas  là, une déraison ?


RDC- Gambie : le nombre 19 serait-il maudit pour l’alternance politique en Afrique ?

S’occuper de la politique avant que celle-ci ne s’occupe de vous

De temps en temps, je sors de la thématique de base de mon blog Génération technopédagogique, dont l’ambition initiale reste attachée à la publication des billets essentiellement en rapport avec l’avènement des TIC dans l’enseignement ou l’éducation, pour y éditer, à la volée, un ou deux à caractère plutôt politique.

Qu’il s’agisse de mon dernier mais récent article sur la  paix en Colombie ou de l’un de mes tous premiers articles sur la mort de  Ghyslaine Dupont et Claude Verlon, en passant par d’autres, sur la Palestine, sur Nelson Mandela, sur l’Egypte de AL Sissi, ou encore sur la tentation d’une présidence à vie en Afrique centrale, etc., je m’efforce, de manière sans doute, quelque peu approximative ou insuffisamment active, mais volontiers réflexive, de me conformer et de faire mien l’adage très bien connu, du non moins très bien connu syndicaliste et homme politique Québéquois, Michel Chartrand : « Si tu ne t’occupes  pas de la politique, la politique s’occupe de toi ».

L’occasion de (re)faire, une fois de plus, cet exercice, dans ce nouveau billet, m’est offerte par un constat, une réflexion et un regard fortuit autour et sur un nombre : le nombre 19.

Un nouveau calendrier « kongolais » avec un mois de décembre à 19 jours (sic!)

Ce nombre, inséré au mois de décembre, dans le calendrier congolais, se mute en une date de fin de mandat présidentiel de Joseph Kabila que rfi, la radio française, décrit à sa manière ICI.

Les plus imaginatifs des humoristes congolais ont publié sur les réseaux sociaux un nouveau calendrier « kongolais » 2016 dans lequel le mois de décembre ne comptait plus désormais que 19 jours.

Sur les réseaux sociaux, les humoristes congolais inventent un calendrier « kongolais » avec un mois de décembre à 19 jours

Un humour qui cache à peine l’angoisse d’un « après le 19 » chaotique et apocalyptique redouté de tous pour la RDC. En effet, la date butoir de fin de règne de Joseph Kabila, en RDC, a failli se transformer en date fatidique pour le peuple congolais pris en tenaille par deux logiques implacables et intentionnellement malveillantes dans l’interprétation partisane de la constitution congolaise selon qu’on se dit de l’opposition politique, d’une part et/ou qu’on se situe dans le camp de tenants du pouvoir de l’autre.

Pour annoncer cette redoutable apocalypse, l’opposition politique congolaise a recouru à une métaphore footballistique, d’un arbitre infligeant tour à tour, à un joueur, d’abord un avertissement, puis un carton jaune avant le carton rouge synonyme d’expulsion du terrain.

Dans la pratique, cette métaphore a occasionné, aux dates respectives de 19 septembre 2016, de 19 novembre 2016 et de 19 décembre 2016, des journées de fortes violences à Kinshasa la capitale et dans quelques autres grandes villes congolaises qui ont fait craindre le pire pour ce pays.

Le dialogue et les pourparlers directs entre forces politiques sous l’égide de la CENCO pour sauver la RDC ?

Aujourd’hui, l’apocalypse n’est pas totalement écartée car la logique de « ôtes-toi de là que je m’y mette » et/ou celle de « j’y suis, j’y reste » selon qu’on se dit opposants et/ou  gouvernants, perdure dans les têtes des uns et des autres. Seuls quelques dupes ou étourdis politiques ne veulent pas ou ne savent pas lire entre les lignes. Sous les mielleux discours de défense de la constitution tenus par les uns et les autres, chaque camp tire visiblement la couverture de son coté. C’est de bonne guerre dirait-on. Il en est ainsi de tout dialogue, on avance…, on recule… Seul le compromis de fin qui met tout le monde d’accord compte.

L’avenir du pays reste ainsi suspendu à ce compromis. Tout le monde entend et espère voir s’échapper une fumée blanche de la « case » (sic!) à palabre qu’est devenu le Centre interdiocésain de Kinshasa qui abrite ces pourparlers directs entre opposants et gouvernants sous les auspices des évêques catholiques de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO).

Ces derniers (évêques) doivent avoir recouru aussi, sans doute, à la métaphore footballistique de l’extra-time, pour jouer cette dernière carte de la chance pour la paix en RDC, en reprenant à leur compte, les minutes non jouées du temps additionnel dans le le premier dialogue de la « communauté internationale » sous les auspices de l’Union africaine et arbitré par le togolais Edem Kodjo à la cité de l’UA de Kinshasa. Un match au cours duquel l’opposition politique congolaise, n’aurait aligné que sa deuxième équipe, peut-être.

Quid de la Gambie avec aussi son « maudit » nombre 19

Après la RDC, voici que le maudit nombre de 19, s’invite dans la tourmente électorale gambienne. Dans ce cas précis, ce nombre a choisi le mois de janvier pour s’incruster dans le calendrier gambien et se muera en une date de fin de mandat et/ou de règne pour Yahya Jammeh au 19 janvier 2017. La radio française rfi l’évoque également ICI.

Une autre apocalypse est-elle aussi à craindre pour le peuple gambien ? Comment ne pas frissonner depuis que Yahya refuse de quitter le pouvoir. Ce dernier est formel : « je ne partirai pas le 19 janvier 2017« . Ce couperet, Yahya Jammeh l’a tenu, contre toute attente, une semaine seulement après avoir reconnu sa défaite électorale et même félicité son adversaire  Adama Barrow.

Un contredit qui pose désormais problème à la CEDEAO qui a tenté jouer ses bons offices dans cette crise et le divise entre partisans de la manière forte à l’instar d’Alassane Ouattara, l’ivoirien, qui prône le recours aux armes pour faire partir Yahya Jammeh du pouvoir et ceux, plus conciliants comme, Alpha Condé, le malien qui avantage plutôt la solution négociée.

Quoiqu’il en soit, dans les deux cas, de la RDC et de la Gambie, les deux dates butoirs de fin de règne créent des appréhensions et suscitent des peurs réelles des lendemains incertains pour les peuples de ces deux pays.  Si, dans le cas congolais, les espoirs ontologiques d’une sortie de crise sont permis avec l’implication actuelle des évêques de la CENCO, tel ne semble pas être le cas pour la Gambie.

Les craintes d »apocalypse pour le peuple gambien sont fondées dès lors qu’en cas de recours aux armes pour le faire partir, Yahya Jammeh défie la CEDEAO et prévient qu’il fera de la Gambie, pays de ses ancêtres, le cimetière des soldats de la CEDEAO. Tout doit être fait dès à présent afin d’éviter l’apocalypse ainsi annoncée et programmée au peuple gambien.